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Soufflet offre ses compétences au Sénégal

Au bord de la Gambie, le négoce aubois soutient un projet de développement agricole en apportant les finances nécessaires et l'expertise de l'un de ses agronomes.

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Habitué aux déplacements dans les pays de l'Est, dans le cadre du développement de la filière malt de Soufflet, Bruno Richomme, technicien agricole, se voit confier en 2007 une nouvelle mission à l'étranger, mais de nature complètement différente : un projet humanitaire au Sénégal. Le groupe Soufflet vient alors d'être contacté par un consultant en relation avec Kinkeliba, une organisation non gouvernementale française. Surtout opérationnelle sur le plan médical, mais aussi sur celui de l'éducation, celle-ci cherche à développer l'aspect agricole afin de subvenir aux besoins de son camp médical situé au sud-est du Sénégal. Le négoce aubois accepte d'emblée, d'abord en raison des bonnes relations qu'il entretient avec le consultant, mais également pour l'aspect humanitaire. « Mais nous ne voulions pas seulement financer le projet. L'intérêt était de s'y impliquer en apportant notre savoir-faire et notre expertise via l'un de nos collaborateurs », précise Thierry Berger, directeur marketing et communication externe du groupe. Bruno Richomme s'y rend ainsi quatre fois par an pendant une dizaine de jours à des périodes clés pour les cultures ou le suivi des investissements. Il est également aidé par un consultant local.

Tout à construire

« C'est une région où l'on ne peut rien cultiver sans y amener de l'eau, à part à la saison des pluies », explique Bruno Richomme. Vingt hectares ont été achetés en 2007 à Tilo-Tilo le long de la Gambie, puis défrichés par des habitants du village le plus proche embauchés par Kinkeliba, grâce à l'aide financière du groupe Soufflet. « Notre objectif est également de faire vivre les familles et d'engendrer toute une économie locale. » Un château d'eau est construit et un système d'irrigation mis en place, puis 3 500 arbres fruitiers sont plantés sur six hectares. En 2008, s'y ajoutent deux hectares d'oignons, indispensables à la cuisine locale. En 2009, s'y adjoignent sur deux hectares supplémentaires : choux, aubergines, piments, diakhatou, gombo. L'irrigation permet de faire trois cultures par an sur une même parcelle. Des cases pour les salariés sont construites ainsi qu'un bâtiment de stockage pour étaler les ventes de légumes.

En 2010, pas de surfaces supplémentaires en prévision, mais seulement l'introduction de la patate douce et de la carotte. « Les salariés doivent d'abord maîtriser les quatre hectares de légumes et le verger avant d'étendre un peu les surfaces. » Sont également prévues la construction d'une aire d'expédition et la réfection d'un bout de piste. En effet, si une petite partie de la récolte est destinée au camp médical, le reste est vendu à des grossistes qui viennent directement à la ferme de Tilo-Tilo.

Une stratégie au nom du développement durable

« Je suis satisfait car, en trois ans, nous avons réussi à mettre sur pied un projet agricole qui fonctionne malgré les difficultés rencontrées. En Afrique, ce n'est jamais simple. Un suivi régulier sur place est indispensable sinon les équipes locales baissent très vite les bras. » Le groupe Soufflet devrait encore soutenir quelques investissements importants en 2011. La vente des récoltes couvrant les charges courantes (achat des intrants, salaires…), la ferme va devenir autonome financièrement.

Encouragé par ces premiers résultats et à un moment où le développement durable prend de l'importance dans sa stratégie, le groupe Soufflet souhaite poursuivre ce mécénat de compétences en démarrant un autre projet du même type. Il commence à sensibiliser ses salariés sur cette action et à communiquer en externe via son site internet.

Chantal Urvoy

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