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Mieux maîtriser le désherbage des céréales

La coopérative Noriap a déployé un certain nombre d'actions pour sensibiliser ses adhérents à une gestion responsable du désherbage.

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"Nous avons constaté une poussée des échecs de désherbage contre le ray-grass, mais aussi ponctuellement contre le vulpin ", explique Philippe Pluquet, responsable du service technique de Noriap. Pour aider ses adhérents concernés, la coop de la Somme et de Seine-Maritime a décidé, depuis deux ans, de communiquer de façon importante sur le désherbage des céréales et, en particulier, sur les pratiques à mettre en oeuvre pour éviter l'apparition des résistances. Une préoccupation qui s'intègre complètement dans sa stratégie d'agriculture durable.

1. CHIFFRER LA NUISIBILITÉ

La première démarche a été de chiffrer dès 2008 dans les essais les pertes de rendement liées à un désherbage mal maîtrisé. " Lorsque l'on montre aux agriculteurs que quelques pieds de ray-grass au mètre carré font perdre 5 à 10 q/ha de blé ou que 250 pieds/m2 de vulpins provoquent une chute de rendement de 60 q/ha, ils sont très vite convaincus, note Philippe Pluquet. Le problème des graminées résistantes n'est pas nouveau. Nous avions déjà eu des soucis de résistances aux fop et aux dime, en particulier avec Celio, dans les années 1995 à 2000. L'arrivée d'Atlantis et d'Archipel les avaient réglés provisoirement. Malheureusement, les analyses montrent que les pieds de ray-grass moins sensibles aux sulfonylurées sont aussi résistants à Celio. Nous avons testé les matières actives en cours d'homologation et, force est de constater, qu'elles ne contrôlent pas parfaitement les ray-grass. Forts de ces résultats, les agriculteurs ont dû se rendre à l'évidence que la réponse ne viendrait pas que de la chimie, mais aussi de l'agronomie. "

2. COLLOQUE CONSACRÉ AU DÉSHERBAGE

Noriap a ensuite organisé le 10 septembre dernier, en partenariat avec Arvalis, InVivo et Bayer CS, un colloque destiné à ses adhérents (plus de 100 participants). " Les intervenants ont rappelé l'incidence du non-labour, des semis précoces ou des rotations courtes sur les infestations de graminées, détaille le responsable technique. Ils ont aussi démontré, résultats d'essais à l'appui, l'intérêt d'effectuer des faux semis, de décaler le semis, de mettre en place des cultures de printemps, lorsque c'est nécessaire de réintroduire le labour, de désherber à l'automne, d'alterner les familles chimiques… Bref, de revenir à une gestion responsable du désherbage, sous peine de voir grimper le coût sans pour autant obtenir une efficacité satisfaisante, notamment contre le ray-grass. "

3. DES OUTILS D'AIDE À LA DÉCISION

Les agents technico-commerciaux ont ensuite relaye ces messages auprès des agriculteurs qui n'avaient pas pu participer au colloque. La coop a aussi mis a la disposition de ses adhérents deux outils d'aide a la décision, la grille d'évaluation du risque de résistance du Group'HD, animé par InVivo, et la fiche de diagnostic parcellaire, Diagherbi de Bayer. á La demarche a porte ses fruits, se félicite Philippe Pluquet, puisque des cet automne les adhérents ont commence a modifier leurs pratiques.

Blandine Cailliez

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