Login

Sevépi et Agralys exportent en conteneurs

Après l'installation d'un terminal conteneur à Limay sur les terrains du port autonome de Paris, les deux coops l'utilisent pour exporter de l'orge de brasserie.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Le site de Limay sur la Seine est idéalement placé au coeur de la zone géographique de la coopérative, explique André Férard, le responsable opérationnel de Sevépi. On peut y faire, du fluvial, du maritime et du transport en conteneur, c'est-à-dire des prestations que l'on retrouve habituellement à Anvers ou à Rouen. » Regroupées au sein de l'Ucayc (Union des coopératives agricoles Yvelines céréales), Sevépi et Agralys ont investi en 2002 dans un silo portuaire de 44 000 t, à Limay, près de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Il est équipé de deux fosses de réception, d'un séchoir à céréales essentiellement utilisé pour le maïs et d'un poste de chargement fluvial d'un débit de 600 t/h. « L'objectif était de garder un accès à la Seine pour les céréales dirigées vers Rouen ou exportées vers le nord de l'Europe à bords de bateaux fluviaux ou de caboteurs maritimes pour l'Angleterre et le Danemark », rappelle André Férard.

Dépôt de conteneurs vides

La mise en service d'un terminal conteneur par le port autonome de Paris a modifié la façon d'exporter de l'Ucayc, essentiellement pour l'orge de brasserie. Ce terminal a en effet la particularité de voir transiter de nombreux conteneurs sur la Seine entre Paris et Le Havre. Il est répertorié par les grandes compagnies maritimes comme dépôt de conteneurs vides. Pour remplir ces « boîtes » avec de l'orge de brasserie à destination de l'Asie, l'union a investi 350 000 € dans un hall de chargement, un pont-bascule et un boisseau tampon de 50 t. Le modèle de conteneur utilisé est celui de vingt pieds, soit environ 6 m de long, pouvant contenir 22 à 22,5 t. Il arrive par barge du Havre ou de la région parisienne. Il est d'abord équipé d'un big bag hermétique accroché aux parois puis chargé sur un camion avec châssis basculant. Sous le boisseau de chargement, le conteneur est orienté vers le haut à 35° pour être rempli. Puis une fois retrouvée la position horizontale, le sac et les portes sont fermés.

Nouveaux investissements

Un prestataire (SHGT) assure la préparation des conteneurs, leur mise à quai, puis leur chargement sur une barge et leur transfert vers Le Havre. « Nous assurons également une prestation de service pour notre client Interbrau qui exporte de l'orge de brasserie vers la Chine, ajoute André Férard. Auparavant, le chargement vrac était acheminé par péniches vers Anvers pour y être mis en conteneur avant de repartir vers la Chine. Désormais, tout se fait directement à Limay. » Ces installations permettent d'augmenter les volumes traités par le silo de Limay. Le taux de rotation est ainsi passé de 2,5 en 2002 (110 000 t traitées) à près de 4, en 2009-2010, avec 200 000 t. « Avec les nouveaux investissements réalisés, cette année, nous prévoyons un taux de rotation de 5 à 6 », souligne André Férard.

Cette deuxième tranche de 1 050 000 € porte sur un circuit indépendant pour le chargement des conteneurs, une troisième fosse de réception et l'amélioration de la manutention. « Nous étions notamment limités en capacité de réception pendant la moisson. Désormais, nous pourrons expédier toute l'année. » Quant à l'emploi du conteneur pour d'autres céréales, une première tentative a été réalisée cette année vers le Japon. André Férard estime que « ce mode de transport permet de faire des petits lots adaptés à certaines qualités de blé. Nos installations peuvent, en outre, s'adresser à des tiers comme prestation de service ».

Jean-Claude Ballandonne

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement