Souffet renforce sa position en alimentation animale

«En plus des céréales et oléoprotéagineux, nous vendons plus de 500 000 t de coproduits par an issus de nos usines de transformation et du nettoyage des céréales, explique Frédéric Eyma, responsable vente coproduits du groupe Souffet. Nos clients sont principalement des fabricants d'aliments du bétail (Fab), en France mais également en Espagne, Italie et Bénélux. » Parallèlement à cette présence classique, Souffet affirme aujourd'hui ses positions en alimentation animale en innovant avec un premier produit : Avimalt.

Sous forme de poudre fine, cette matière première fonctionnelle, constituée d'un mélange de blé et de son de blé maltés et fermentés, a été mise au point par ses chercheurs. « En conditions de malterie, notre process permet de rehausser la teneur du blé en protéines, enzymes et vitamines issues de la fermentation, ce qui rend Avimalt particulièrement intéressant pour les monogastriques », explique Mathieu Tournat, responsable nouveaux marchés. A raison de 0,5 à 1 kg par tonne d'aliment, plusieurs essais zootechniques en volaille de chair, dinde et lapin ont mis en évidence une baisse de l'indice de consommation et une augmentation du gain moyen quotidien.

Issu de la recherche

Classée matière première, Avimalt a ainsi l'avantage de pouvoir être utilisé pour toutes les espèces. Il semble en effet présenter un intérêt pour d'autres telles que les poissons. « Nous avons constaté lors d'un essai une amélioration de la qualité de l'eau probablement due à une modification de la composition des fèces. » Une partie de la malterie d'Arcis-sur-Aube a été spécifiquement dédiée à la production avec notamment un fermenteur prototype. « S'il le faut, une grande partie de l'usine peut être dédiée à Avimalt », souligne Mathieu Tournat. En 2008, véritable première année de commercialisation, les ventes ont représenté l'équivalent de 400 000 t d'aliments reconstitués. Les marchés ciblés sont pour l'instant les firmes services et les fabricants d'aliments composés ou de Prémix en France, Italie et Belgique. Avimalt étant pour l'instant positionné comme un produit haut de gamme, une grande partie des volumes commercialisés en France est utilisée en volaille Label. « Mais nous cherchons à baisser nos coûts de production, afin d'élargir son utilisation. »

Un deuxième objectif est d'étendre Avimalt à d'autres espèces (ruminants, porcelets, poissons), puis, à moyen terme, à d'autres continents comme l'Asie, l'Amérique du Nord. « Nous souhaitons développer une vraie gamme en adaptant Avimalt à chaque espèce et également aux conditions asiatiques. » Pour atteindre ces marchés, Souffet envisage de s'appuyer sur des partenaires Fab locaux tout en maintenant la production en France. « L'objectif d'Avimalt est également d'ouvrir la voie en production et commercialisation aux produits issus de la recherche de notre programme Osiris : les premiers peuvent voir le jour sous trois ans. »

Innovation en coproduits

Autre développement en cours pour le groupe : l'élaboration d'un Mash composé de quatre à six coproduits internes et externes (pulpe de betterave, tourteau de colza). « Nous allons proposer un produit simple dans sa composition, économique et facile d'utilisation », précise Frédéric Eyma. Les deux presses du site de Nogent-sur-Seine n'attendent plus que les premiers clients, éleveurs ou Fab. « Le marché existe. L'objectif pour la nouvelle campagne est d'en vendre 15 000 t au niveau national, voire européen. »

Chantal Urvoy