Au Grand RDV, LCA appelle à plus de cohérence dans la chaîne alimentaire
Le grand débat du 18 mai sur la souveraineté alimentaire a confirmé l’attention portée par les pouvoirs publics au secteur agricole et les lignes qu’ils sont prêts à défendre. Le président de LCA, Dominique Chargé, n’a pas manqué, de son côté, de pointer les fragilités et incohérences.
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« Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie », avait clamé Emmanuel Macron dans son discours du 12 mars 2020. Quatorze mois plus tard, mardi 18 mai, c’est sur un ton plus décontracté qu’il répond aux questions d’agriculteurs, dans une vidéo tournée la veille, lors de l’événement, Le Grand Rendez-Vous, organisé par le Caf (Conseil de l’agriculture française) et le Ceneca pour rappeler les fondamentaux de la souveraineté nationale et les challenges à relever afin de la renforcer.
« Je veux encourager les jeunes à devenir agriculteurs »
Le président de la République a ainsi assuré de son soutien autour de quatre défis : le renouvellement des générations, la lutte contre la concurrence déloyale, la refonte de l’assurance récolte et une juste rémunération des agriculteurs. « Nous avons besoin de nourrir notre peuple avec une agriculture française qui a connu une révolution que très peu de secteurs ont connue. Aussi, je veux encourager nos jeunes à devenir agriculteurs : c’est un beau métier, certes dur et qui a souffert ces dernières années, mais la nation tout entière sera derrière vous. »
Ne pouvant pas au dernier moment être présent le 18 mai, Emmanuel Macron s’est fait enregistrer la veille.
S’affranchir de certaines dépendances
Emmanuel Macron a assuré que la future loi censée combler les manquements de la loi EGalim, sera votée avant les prochaines négociations commerciales, après un débat parlementaire qui débutera en juin. Quant à la question du changement climatique, il fera partie des débats lors du premier Varenne de l’eau qui va débuter la semaine prochaine et qui a été rappelé par Julien Denormandie en introduction de ce Grand Rendez-vous.
Le ministre de l’Agriculture a d’ailleurs tiré un portrait juste de la situation en se montrant plus que jamais engagé à défendre son secteur et convaincu de la nécessité de s’affranchir de certaines dépendances, dont les importations de produits ne respectant pas les normes des produits nationaux. D’où l’importance des clauses miroirs rappelée par les différents intervenants du débat.
Pallier les fragilités pointées
L’incohérence de certaines importations a été également soulignée par le président de La Coopération agricole, Dominique Chargé, participant de la première des deux tables rondes, qui estime nécessaire afin de « pouvoir continuer à nourrir notre population demain, de travailler tous ensemble et avec les pouvoirs publics, à plus de cohérence au sein de la chaîne alimentaire et des filières. » Ainsi qu’il l’a rappelé, la crise sanitaire a pointé du doigt les fragilités du secteur dont « les écarts de fiscalité avec les voisins européens, le manque d’investissement dans l’appareil de production ou encore la complexité administrative générant de longs délais d’autorisation. »
Ce Grand Rendez-vous a permis en fait aux professionnels présents de se faire de nouveau entendre sur des sujets souvent abordés dans l’espoir qu’il y ait plus de cohérence entre « ce qui est annoncé et ce qui est fait ». D’ailleurs, la plateforme dédiée à cet événement va rester accessible à tous durant une année afin d’y déposer commentaires et questions.
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :