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Les projets de Christophe Congues, nouveau président d’Euralis

Pour Christophe Congues, agriculteur à Moumour (Pyrénées-Atlantiques) et nouveau président d’Euralis, « le groupe a pris son destin en main pour ne pas subir ». © EURALIS

L’assemblée générale d’Euralis, le 12 février, a été l’occasion pour Christian Pèes de passer les rênes à Christophe Congues, déjà président délégué depuis près d’un an. Celui-ci nous a offert un grand tour d’horizon de ses projets pour le groupe, le 16 février, lors d’une interview en visio.

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« Dire ce que l’on fait et s’attacher à faire ce que l’on dit », est le premier précepte que Christophe Congues souhaite mettre en pratique dans sa gouvernance d’Euralis. Mais aussi « prendre son destin en main et ne pas subir », en digne héritier de Christian Pèes, dirigeant visionnaire qui, il y a un an, avait amené son groupe à choisir le conseil. « Vendre des phytos n’est pas un métier d’avenir », souligne le nouveau président.

1. Développer l’international

En revanche, il va forcément y avoir un trou dans le budget, que Christophe Congues propose de compenser en partie par le développement à l’international, qui représente aujourd’hui 26 % du CA. « Nous travaillons déjà dans 26 pays différents, notamment dans le domaine des semences. Lidea, réalise plus de 80 % de son activité hors de nos frontières et notre nouvelle usine en Russie va nous permettre de nous développer sur des terres vierges dans les cinq à dix prochaines années. Nous devons partir là-bas pour continuer à exister ici. »

2. Du foie gras pour la Chine

Euralis exporte un tiers de ses récoltes, notamment du maïs doux en Grande-Bretagne avec Seretram et des maïs spéciaux pour des distilleries d’Écosse et d’Irlande. Rougié, au sein du pôle alimentaire, réalise 40 % de ses ventes à l’international et celles de foie gras en Chine devraient plus que doubler.

« Ma première décision a été d’arrêter d’abattre des canards en Chine, car nous n’arrivions plus à approvisionner le marché, dont la croissance était à deux chiffres, poursuit le président. Notre site de Maubourguet (Hautes-Pyrénées) ayant obtenu une autorisation d’exporter vers ce pays, notre production partira de France. Nos volumes sont de 200 t aujourd’hui et devraient atteindre 500 t dans cinq ans. »

3. Innovation et formation en avant

Deuxième volet de développement, l’innovation « qui fait partie de l’ADN d’Euralis », bénéficie de 30 M€ par an. Les semences y consacrent 13 % de leur CA. En 2020, le groupe a aussi investi dans la formation de ses nouveaux référents aux techniques du conseil, avec l’aide d’Arvalis, de l’École d’ingénieurs de Purpan et du cabinet Motival. Objectif : « Mettre des hommes dans les cours de ferme pour y amener de la valeur. »

4. Des kiwis au bien-être animal

En matière de diversification, la coop propose à ses adhérents de cultiver du kiwi, un fruit dont la demande est forte. Un protocole a été signé avec la coop Scaap Kiwi pour la production de 300 ha d’ici 5 ans, à raison de 2 ha par exploitation. Une filière bovine « bien-être animal » se met également en place avec un acheteur néerlandais, pour des animaux engraissés à 50 km maximum de l’abattoir de Mauléon (Pyrénées-Atlantiques).

L’accent est aussi mis sur le développement de 3 000 installations photovoltaïques chez les agriculteurs, dont 300 d’ici six mois ; sur la création d’un magasin dédié aux produits de la Table des producteurs d’ici la fin de l’année, et deux autres d’ici deux ans ; et sur le lancement de recettes Stalaven « comme à la maison », sans nitrites, conservateurs et colorants.

5. Empreinte carbone et partenaires phytos

Pour finir, le groupe travaille sur des modèles de fixation de carbone au sol grâce à l’agroforesterie et sur un outil de gestion des produits de biocontrôle pour faire baisser les IFT et atteindre la certification HVE3. Un travail collectif entre agriculteurs, sur la gestion et le stockage de l’eau est également en cours au niveau des bassins de vie de la coop.

« Enfin, en ce qui concerne notre recherche de partenaires pour nos deux nouvelles filiales de vente de produits phytos, Distrialis et EVV, nous avons des propositions de coopératives et d’entreprises privées, ajoute Christophe Congues. Nous nous donnons la liberté de choisir quelqu’un qui nous convienne. Tout doit être clos au 30 juin. »

Florence Jacquemoud

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