Vivescia va réaliser des bilans carbone simplifiés pour tous ses adhérents

Le groupe coopératif Vivescia s’est retrouvé, mardi 18 janvier, à témoigner sur ses initiatives en faveur de l’agriculture régénératrice lors du premier épisode de la seconde saison des webinaires agriculture et anthropocène (*), organisés par Bertrand Valiorgue, professeur à l’EM Lyon et auteur du livre « Refonder l’agriculture à l’heure de l’anthropocène », ainsi que par Agreenium et VetAgro Sup. Ce premier webinaire s’est intéressé à la façon de reconfigurer une filière dans la perspective de l’agriculture régénératrice, à l’image des initiatives en cours chez Vivescia autour de l’ACS ou du carbone.

Recrutement d’un ingénieur sur le bas carbone

Le président du groupe champenois, Christoph Büren, s’est ainsi prêté à l’exercice pour expliquer notamment leur investissement en matière d’accompagnement agronomique de leurs agriculteurs adhérents avec une équipe de 22 agronomes et la quinzaine de clubs Agrosol sur la conservation des sols. Un accompagnement qui s’élargit au défi du bas carbone et s’est traduit par le recrutement d’un ingénieur dédié à ce sujet. Et il est prévu lors du premier semestre 2022 la réalisation d’un bilan carbone simplifié pour l’ensemble des agriculteurs adhérents du groupe.

« Nous avons fait le choix d’un bilan simplifié pour pouvoir emmener tout le collectif Vivescia. Un bilan complet demanderait une à deux journées par exploitation ; nous n’avons pas les moyens de le réaliser pour 10 000 adhérents », relate Christoph Büren tout en soulignant que « cette problématique du carbone est la problématique de demain pour Vivescia, d’où l’importance d’emmener tout le monde ».

Création de nouvelles filières

Ces positions s’inscrivent dans un marché aval poussant dans ce sens, à l’image d’Heineken qui a sollicité Vivescia pour une filière orge de brasserie bas carbone. L’objectif français et européen de neutralité carbone à l’horizon 2050, avec derrière la question du changement climatique, tire tous les acteurs dont certains se fixent même cet objectif pour 2030.

De nouvelles filières naissent ainsi chez Vivescia dans le cadre de l’agriculture régénératrice. Ainsi, au printemps 2021, a été lancée la filière farine Cœur d’Epi avec les Grands Moulins de Paris composée de blés français T65, cultivés en agriculture de conservation des sols. La première référence est fabriquée avec des blés du bassin de récolte de Vivescia. « Nous sommes en train de mettre en place la commercialisation de cette farine tout comme nous le ferons aussi pour les productions bas carbone », précise Christoph Büren, tout en précisant que « l’agriculture régénératrice, c’est aussi la biodiversité, la rotation des cultures, la réduction des intrants ». Et ce, pour tous les coopérateurs « qui entreront dans la démarche, chacun à leur rythme. Ce n’est pas important que tous soient au même niveau. Ce qui importe, c’est d’entraîner tout le monde au fur et à mesure. »

Passer à un monde avec des services

Pour le président de Vivescia, la stratégie est claire : « Il s’agit de sortir nos graines, blé, orge, colza, d’un monde de commodités seules pour les emmener dans un monde différent, fait de commodités avec un service (réduction des GES, ACS…). Une question se pose alors : est-ce que le consommateur sera prêt à payer plus pour, par exemple, un croissant à GES réduit ? Certains le feront et d’autres, non, pour notamment des raisons économiques. Et en parallèle, les certificats carbone apporteront une rémunération supplémentaire. Finalement, demain, il y aura différentes rémunérations pour l’agriculteur. »

(*) Un webinaire différent est diffusé en live chaque mardi jusqu’au 22 février et est accessible ensuite en replay.