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Capel et Altitude s’allient sur des métiers communs

Jean-Pierre Château, président d’Altitude (à g.), et Gérard Lavinal, président de Capel, veulent que leurs groupes atteignent une taille suffisante pour pérenniser au mieux le pouvoir de décision sur le territoire.

Le groupe lotois Capel et l’union Altitude établie dans le Cantal ont décidé de se rapprocher pour associer les savoir-faire qu’ils ont en commun. Ils comptent peser lourd, notamment en bovins, sur le grand Massif central. Entretien croisé des deux présidents réalisé le mercredi 3 mars.

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« Nous sommes deux coops voisines qui travaillent sur des départements communs, notamment la Corrèze, et au sein desquelles les individus ont noué des liens, explique Jean-Pierre Château, président de l’union Altitude, qui regroupe cinq entités (1). Nous travaillons déjà ensemble pour les achats groupés d’engrais et de produits phytos, qui nous permettent de faire des économies. L’objectif ici est de nous allier sur des métiers communs, de l’amont à l’aval, avec une lisibilité jusqu’au bout des filières. Nous aurions, sous un grand chapeau unique, une multitude d’entreprises dont les agriculteurs seraient proches et au sein desquelles ils seraient décisionnaires. »

Plus de 80 000 broutards

« Nous avons un rôle important à jouer si nous nous réunissons, confirme Gérard Lavinal, président de Capel. En Corrèze, nous sommes voisins et concurrents sur l’élevage de vaches limousines et la filière viande. Si nous regroupons nos volumes, nous aurons plus de poids face aux entreprises aval d’Altitude, qui présentent d’intéressants marchés de niche de qualité, et à l’export. Ensemble, nous produisons plus de 80 000 broutards à vendre à l’Italie. Ça va peser lourd. »

Des corners alimentaires dans les Gamm vert

La filière ovine serait aussi concernée par la mise en commun des productions. Les deux groupes réfléchissent également à un axe de développement stratégique de leurs réseaux de magasins Gamm vert, dans lesquels Altitude souhaite déployer des corners alimentaires, comme le fait déjà Capel dans ses lisa.

Une organisation juridique à trouver

« Nous n’avons pas encore suffisamment travaillé sur le montage de l’organisation juridique que nous choisirons, reprend Jean Pierre Château. Mais nous ne sommes pas dans l’idée d’une fusion-absorption. Ce rapprochement pourra, par exemple, se faire sous forme de contrats ponctuels. Nous allons prendre le meilleur des recettes organisationnelles de chacun sur son territoire. Pour certaines activités, Capel est plus efficiente qu’Altitude et vice-versa. »

Passer la main aux jeunes

Ces changements visent également à passer la main à la jeune génération dans de bonnes conditions. « Beaucoup de jeunes agriculteurs sont associés à la démarche et s’y intéressent, ajoute Gérard Lavinal. Les évolutions que nous préparons doivent être décidées par ceux qui auront à les vivre, et tant que les structures sont en bonne santé. » Dans trois mois, les deux groupes devraient avoir pris des orientations pour démarrer une nouvelle dynamique, qui déboucheront sur des réalisations concrètes à l’horizon 2022.

(1) Volcalis, Éleveurs du Pays Vert, Centraliment, CAPP (coopérative agricole des producteurs de porcs du Cantal) et CAEHL (coopérative agricole d’élevage du Haut Limousin).

Florence Jacquemoud

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