Login

Lur Berri impacté par de mauvais résultats en agroalimentaire

Éric Narbais-Jaureguy, président de Lur Berri depuis janvier 2020, a animé sa première assemblée générale, le 19 février, à Aïcirits. © LUR BERRI

Bien que les activités semences et la collecte se développent chez Lur Berri, son EBE recule de 8,4 %, en raison des mauvais résultats de Labeyrie Fine Foods et de la disparition d’Arcadie Sud-Ouest.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le groupe coopératif qui a tenu son AG le 19 février, à Aïcirits (Pyrénées-Atlantiques), peut se féliciter du développement de sa filière maïs semences, dont les surfaces ont augmenté de 343 ha (+ 7,8 %), à 4 758 ha en 2019-2020, et ont bénéficié d’un bon rendement.

Il a ainsi pu produire 100 000 doses, contre 75 000 en 2018-2019, et atteindre un objectif de vente pour sa filiale LBS Seeds de + 34 %. Son activité légumes, en revanche, a perdu du terrain avec 1 340 ha cultivés, contre 1 400 ha l’année dernière.

Des ventes d’appro réorganisées

La coop a restructuré son secteur appro dont le CA (31 M€) a baissé de 3 M€, en centralisant sa logistique sur la plateforme de Came (Pyrénées-Atlantiques) et en déployant les livraisons express sur l’ensemble de son périmètre afin « d’offrir un service client de qualité tout en optimisant les stocks ». Cela lui a permis de fermer cinq dépôts. Elle a également adhéré au groupement d’entreprises Fertireco pour optimiser ses achats de fertilisants.

Bons rendements et bonne collecte

Lur Berri affiche, par ailleurs, une collecte en forte hausse qui a atteint 373 700 t, grâce à de bons rendements, mais avec une qualité de maïs inégale. « La récolte, qui s’est étalée de septembre 2019 à fin janvier 2020, a généré de grandes disparités qui ont occasionné beaucoup de travail dans les silos, explique la coop. Les débouchés sont stables entre la fabrication d’aliments, les amidonniers et l’usine de bioéthanol. » Le volume des cultures bio a été multiplié par dix en deux ans.

5,3 millions de volailles

En canards gras, alors que l’interprofession avait demandé aux opérateurs de réduire leur production pour éviter d’engorger le marché du foie gras, Lur Berri a produit 3,8 millions de têtes. La coop compte, en outre, se lancer dans le foie gras label rouge et a, pour cela, passé des accords avec la coopérative des producteurs de palmipèdes Adour Chalosse (Coppac), à Montaut (Landes), dont c’est la spécialité.

Elle poursuit aussi le développement de sa filière poulets standard pour le groupe LDC et a renforcé ses partenariats avec Aldabia pour la production de poulets en plein air du Pays basque Baserri, et avec La Maison du poulet, qui élève des volailles fermières et label rouge.

Arcadie Viandes pour remplacer Arcadie Sud-Ouest

À l’inverse, la filière bovine a chuté de 10 900 têtes, à la suite de l’arrêt de la production de veaux de boucherie, transférée à la société Serval. La restructuration d’Arcadie Sud-Ouest, placée en redressement judiciaire en juillet 2020, a poussé Lur Berri, principal actionnaire avec 45,22 % des parts, à faire alliance avec le groupe Bigard, au sein de la SAS Arcadie Viandes (70 % Bigard, 30 % Lur Berri), pour reprendre certaines activités des abattoirs d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), Mont-de-Marsan (Landes), Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Auch (Gers). Arcadie Viandes emploie 275 salariés et réalise 125 M€ de CA.

Une perte de 77 M€ chez Labeyrie Fine Foods

Enfin, Labeyrie Fine Food, filiale gastronomie dont Lur Berri détient 45,6 % du capital, a réalisé 1,023 Md€ de CA en 2019-2020, soit 77 M€ de moins qu’en 2018-2019. « Cet exercice a été impacté par le mouvement des gilets jaunes et le Covid-19 qui ont non seulement provoqué une baisse de l’activité de restauration hors domicile, mais aussi de celle de Pâques », indique le groupe.

Un EBE en recul de 11,3 % en deux ans

Au final, Lur Berri enregistre un CA consolidé de 1,448 Md€ en 2019-2020, en baisse de 11 M€ par rapport à l’exercice précédent. Avec les manques à gagner provoqués par la disparition d’Arcadie Sud-Ouest et les mauvais résultats de Labeyrie Fine Food, son EBE avant impôts, taxes et dépréciations, déjà en retrait de 2,9 % en 2018-2019, est cette année encore en recul de 8,4 %, pour atteindre 108,5 M€.

Florence Jacquemoud

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement