Coup de théâtre chez Tereos

Tout a démarré il y a deux ans et demi, avec la démission en bloc de plus de 70 élus de région de Tereos, avec à leur tête d’anciens membres du conseil de surveillance qui ont rapidement été désignés comme « frondeurs ». Depuis, de rebondissements en rebondissements, qui sont passés par l’exclusion de plusieurs agriculteurs de la coopérative, leur réintégration, des dépôts de plaintes devant la justice dans les deux camps… et ce jusqu’à l’assemblée générale de la coopérative du 30 novembre dernier.

Trois semaines de tensions extrêmes

Ce jour-là, l’élection du tiers sortant des membres du conseil de surveillance a remis en selle Gérard Clay, le leader des contestataires, ainsi que plusieurs agriculteurs acquis à sa cause. Résultat, Jean-Charles Lefebvre, président en place de la coopérative, et Alexis Duval, président du directoire, sentent que les rênes de la coopérative sont en train de leur échapper et tentent le tout pour le tout pour empêcher les contestataires d’être élus, jusqu’à assigner en référé, devant le tribunal de Senlis, les trois membres du conseil qui avaient été condamnés récemment pour « dénonciation calomnieuse » à l’égard de Tereos dans l’affaire du sorbitol livré en Syrie.

La juge refuse d’exclure les trois élus

La juge chargée de l’affaire a refusé d’exclure ces trois adhérents de leur mandat d’élus, ce vendredi 18 décembre en fin d’après-midi, déboutant ainsi la direction en place. Dans la foulée, le conseil de surveillance s’est réuni à Senlis (Oise) et a élu Gérard Clay à la présidence de la coopérative, et a nommé Philippe de Raynal, ex-DG d’Axéréal, au poste de président du directoire. Philippe de Raynal avait quitté la direction d’Axéréal le 31 mai 2017.

Avec la disparition des quotas et l’effondrement du prix de la betterave, ce sont en fait deux stratégies différentes qui s’affrontent depuis deux ans et demi au sein de la coopérative. La première consiste à poursuivre la diversification du groupe, notamment à l’étranger, et à ouvrir le capital à des investisseurs extérieurs. La seconde, à faire une pause dans les investissements.