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Chargé : « Nous restons très mobilisés sur les filières qui ont souffert »

Dominique Chargé lors de la visioconférence de presse de La Coopération agricole qu’il préside.

Lors d’une visioconférence de presse, le 16 décembre, le président de La Coopération agricole a pointé les sujets qui préoccupent le secteur.

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Bien que le secteur agricole et l’agroalimentaire aient pu continuer leur activité durant les deux périodes de confinement, les filières sont touchées, à différents degrés, par cette crise si particulière. Et certaines bien plus que d’autres. « Nous restons très mobilisés sur les filières qui ont souffert et surtout sur un secteur, celui de la restauration hors domicile avec plus de 150 jours de fermeture administrative en 2020 », explique Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, lors d’une visioconférence de presse, le mercredi 16 décembre.

Un soutien massif et total des filières RHD

Les coopératives ont connu une baisse moyenne du CA de 28 % lors du premier confinement. Une nouvelle baisse un peu moins forte devrait être enregistrée pour le second. Six entreprises sur dix sont concernées par des chutes de CA de plus de 50 %, allant jusqu’à 80 % pour les plus impactées telles que des petites structures en fromages spécifiques ou en viande. Les secteurs viande et fromages AOP étant particulièrement touchés, ainsi que le secteur des boissons, notamment la filière viticole avec une baisse de 25 % de l’écoulement des produits, soit la non-consommation d’un hectolitre par mois.

De ce fait, LCA demande un soutien massif et total pour « ce secteur coopératif de la RHD menacé dans sa survie alors que nous sommes sur une filière importante représentant jusqu’à 25 à 30 % de la consommation ». Et plus particulièrement une exonération des charges sociales pour les entreprises en activité partielle.

Brexit et déflation

À ces difficultés nées de la crise sanitaire, s’ajoutent celles annoncées avec le Brexit qui se concrétisera le 1er janvier. « Nous allons sûrement avoir un engorgement des difficultés et une complexité administrative qui s’annonce. Ce qui occupe beaucoup nos équipes et aussi nos entreprises », souligne Dominique Chargé.

Et pour corser le tout, la guerre des prix n’a pas cessé au niveau de la grande distribution repartie dans une politique déflationniste, avec le début des négociations commerciales depuis le 1er décembre. « Les distributeurs demandent des baisses de prix de  2 à  4 %, alors qu’il y a nécessité de revaloriser les productions agricoles et de tenir compte de la hausse du cours des céréales. »

L’appel d’air des appels à projets

Mais la profession ne baisse pas les bras en comptant notamment s’impliquer dans les appels à projets du plan de relance. Avec, entre autres, un enjeu pour les coops investies dans la viande et « une enveloppe conséquente pour le bien-être animal dans les abattoirs » et aussi un enjeu autour de la transition énergétique afin de réduire l’empreinte carbone. « Depuis deux mois, nous travaillons avec les administrations à convertir les annonces du plan de relance en appels à projets. Les projets vont commencer à sortir sur le premier semestre 2021, voire le premier trimestre ».

9 milliards d’euros pour la transition environnementale

Quant à la transition environnementale (agroécologie et climat), le président de LCA a insisté sur « le besoin d’un soutien important des pouvoirs publics. Les efforts faits dans le plan de relance, qui est un excellent levier, sont à prolonger dans la durée ». Notamment pour des coopératives dont les fonds propres ont été fragilisés et ne pourront pas supporter tous les investissements inhérents aux actions à engager. L’ensemble des investissements nécessaires à cette transition a été évalué à hauteur de 9 milliards d’euros pour l’ensemble de la chaîne alimentaire, soit six fois plus que l’investissement réalisé à ce jour. Un tiers reviendrait à l’aval (dont la partie collecte et transformation des coops) et deux tiers à l’amont agricole. Ces évaluations ont été établies à partir des chiffres Insee et des projections des entreprises.

Hélène Laurandel

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