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Trois approches de coops face aux défauts de pH

L’un des objectifs de la journée pH du Comifer était de présenter des actions mises en œuvre dans divers contextes, pour remédier au risque d’acidification des sols cultivés et des prairies et améliorer la nutrition des plantes dans les différentes valeurs du pH. © R. WATIER

Lors de la journée « pH et fertilité des sols » du Comifer du 28 octobre, Terrena, Maïsadour et Vivescia ont présenté leurs actions face aux problématiques de pH propres à leur territoire.

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Pour sa journée « pH et fertilité des sols » organisée le 28 octobre en visioconférence, le Comifer (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée) s’était donné comme objectifs de présenter les enjeux techniques et scientifiques déterminés par le pH et portant sur la durabilité de la fertilité des sols, ainsi que les actions mises en œuvre pour remédier au risque d’acidification et améliorer la nutrition des plantes.

Terrena : « Le chaulage est capital »

Dans ce cadre, trois coopératives, Terrena, Maïsadour et Vivescia, ont présenté chacune leur approche de la problématique pH. Chez Terrena, une étude a été menée entre 2015 et 2018 sur plus de 20 000 ha de sols limoneux, avec la création de cinq classes de pH. Les résultats font apparaître un gain moyen de marge brute de 61 €/ha/an pour la classe de pH la plus élevée (> 6,9) par rapport à celle la plus faible (< 6).

Preuve que « lorsqu’un sol limoneux est sain, commente Laurent Varvoux, en charge de l’amélioration de la fertilité des sols chez Terrena, il permet d’améliorer le rendement et il s’adapte mieux à la sécheresse comme aux excès d’eau. Le chaulage est capital pour produire plus avec moins d’intrants dans le cadre de l’Agriculture écologiquement intensive. Et c’est un des moyens efficaces pour maintenir une structure de sol correcte dans les parcelles où nous constatons un appauvrissement des sols en matière organique lié au recul de l’élevage dans l’Ouest. »

Maïsadour : le chaulage raisonné en intraparcellaire

Maïsadour fait face de son côté à des sols sableux très acides. 45 % des parcelles analysées ont un pH compris entre 6 et 6,5 et 32 % un pH inférieur à 6. Ceci dit, la coopérative landaise questionne la pertinence de la valeur moyenne de pH d’une parcelle, « l’objectif étant pour le même euro investi, d’apporter plus d’efficience de ce chaulage au sein de la parcelle », informe Baptiste Cuny, responsable innovation services.

« La stratégie de fertilisation intraparcellaire à travers BeApi nous permet d’avoir une pratique uniforme à la parcelle, avec la dolomie pour l’entretien, complétée par la chaux en granulés pour le redressement. Les épandeurs avec modulation permettent de croiser le type d’apport (poudre ou granulés) et les corrections (entretien ou redressement) pour une même parcelle. »

Vivescia : la fertilisation phosphatée en sols à pH basiques

Sur le périmètre d’activité de Vivescia, les terres de craie, qui représentent une surface conséquente, ont pour caractéristiques d’avoir un pH élevé et un fort pouvoir fixateur vis-à-vis du phosphore. « Nous avons constaté une baisse de 12 % des teneurs des sols en P2O5 sur les dix dernières années, relève Philippe Gérard, expert innovation agronomie environnement. Pourtant, nos essais montrent qu’il y a un fort effet positif de la fertilisation phosphatée sur les cultures d’une rotation type en Champagne crayeuse. »

Ainsi, il recommande de « privilégier l’apport de phosphore au plus près de l’installation de la culture, surtout si les teneurs du sol sont faibles ». Par ailleurs, Vivescia expérimente les effets des apports organiques, en particulier les composts de fientes de volailles et de lisier de porcs, qui « peuvent être une piste au niveau économique ».

Renaud Fourreaux

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