Dijon céréales expérimente les cultures post-Cives
Partie prenante dans un projet de méthaniseur 100 % végétal qui sera implanté en Haute-Marne, la coopérative Dijon céréales a mis en place une plateforme d’essais visant à tester plusieurs cultures à implanter suite à la récolte des Cives.
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Le 15 septembre, la coopérative Dijon céréales, en collaboration avec la chambre d’agriculture de Haute-Marne et les GIEE Apab et Agro-Eco-Precis ont présenté leur plateforme d’essais dédiée aux cultures post-Cives aux agriculteurs.
Dijon céréales accompagne actuellement le projet de méthaniseur de Chamarandes-Choignes en Haute-Marne porté par la société NECC (Nature Energy Chamarandes-Choignes) associant un groupe d’agriculteurs et le constructeur danois Nature Energy.
3 000 ha de Cives
Ce futur méthaniseur 100 % végétal devra recevoir chaque année 100 000 t de matière sèche correspondant à près de 3 000 ha de Cives. Pour cela, les agriculteurs situés dans un rayon de 50 km autour de la future installation sont invités à implanter des Cive, principalement du seigle fourrager à l’automne pour une récolte au printemps, cette culture alliant un bon rendement biomasse et un pouvoir méthanogène intéressant.
Dijon céréales, en tant que prestataire de contractualisation, est en charge de recruter les agriculteurs intéressés. « C’est avant tout un projet de territoire, affirme Laurent Druot de la coopérative. Notre objectif, c’est qu’un maximum d’agriculteurs profitent de ce nouveau débouché et de cette nouvelle source de revenu. »
12 espèces, 40 modalités
La coopérative a également pour rôle de conseiller les agriculteurs pour l’intégration des Cives dans leur assolement et leur production. C’est dans cette optique qu’elle a mis en place avec la chambre d’agriculture de Haute-Marne, une plateforme d’expérimentation pour les cultures post-Cives.
« L’objectif de cette plateforme est de comparer une diversité d’espèce à implanter après la récolte du seigle », explique Martin Lechenet, du service technique de Dijon céréales. Le seigle fourrager ayant été récolté le 27 avril 2020, douze espèces ont été semées le 27 mai : sorgho (17 variétés), soja, maïs (4 variétés), tournesol (2 variétés), millet, sarrasin, cameline, orge de printemps, moha, niger, moha et mélanges. La plateforme compte 40 parcelles de 6 m de large sur 30 m de longueur.
Sécurisation fourragère des exploitations
« La plateforme est aussi très intéressante pour les éleveurs qui sont désormais à la recherche chaque année d’une sécurisation fourragère de leur exploitation, ajoute Martin Lechenet. Il est nécessaire de s’adapter au changement climatique qui est plus rapide qu’on le pense. En testant les solutions de demain, on est dans une véritable démarche agroécologique. »
Et cette année, les conditions climatiques ont été extrêmes. « Entre fin mai et septembre, il n’y a eu que 100 mm de précipitations et elles ont été concentrées en juin. Ces essais nous permettent donc de faire le tri de ce qui marche ou non en conditions sèches », détaille-t-il.
Certaines espèces ont d’ailleurs tiré leur épingle du jeu malgré les conditions climatiques. « Certaines variétés de sorgho ont la capacité de repartir après des épisodes de sec, note Martin Lechenet. La cameline est intéressante aussi, avec une première récolte à 10 q/ha, on peut faire une marge de 200 € après un seigle. »
D’autres cultures ont cependant subi d’importants dégâts de sangliers, très présents dans la région, notamment le maïs, le tournesol ainsi que le sarrasin.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :