Noriap se lance dans le lupin
La coopérative des Hauts-de-France et de Seine-Maritime propose à ses adhérents, depuis la mi-juillet, des contrats de production de lupins d’hiver et de printemps.
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Fort de trois ans d’expérimentation, Noriap lance à côté de ses contrats pois, féveroles et autres protéagineux cultivés dans le Nord, des contrats de production de lupin d’hiver et de printemps, destinés à l’alimentation humaine et animale.
Des rendements de 30 à 44 q/ha
« Nous en sommes à la troisième année d’expérimentation, puisque la troisième récolte aura lieu en septembre, précise Philippe Pluquet, responsable technique production végétale de la coopérative. Les deux premières années, les rendements se situaient autour des 32 q/ha en essais avec la variété référence et entre 30 et 44 q/ha, en grandes parcelles agriculteurs. Au vu de ces résultats, nous sommes persuadés que le lupin possède un fort potentiel de développement dans nos régions, surtout si le ministère de l’Agriculture présente le plan protéines d’ici à la fin de l’année, comme prévu. »
Il reconnaît avoir moins de recul avec le lupin d’hiver. « Mais son potentiel de rendement, supérieur à celui des variétés de printemps, nous rend optimistes quant à son développement », indique-t-il.
Le choix de la parcelle déterminant
« Attention, le choix de la parcelle est déterminant car le lupin ne supporte pas les sols crayeux et les pH supérieurs à 7, met en garde le responsable technique. C’est une culture adaptée aux sols limoneux sains ressuyant rapidement et plutôt acides. »
Autre point de vigilance de la culture à ses yeux, le désherbage. « Les repousses de crucifères sont les adventices qui posent le plus de problèmes, précise Philippe Pluquet. Très peu de solutions de désherbage antidicots en postlevée sont disponibles, il faut donc assurer le désherbage en postsemis-prélevée ». Le lupin a aussi besoin d’eau, pour assurer un rendement correct.
Une marge brute, de 900 à 1 000 €/ha
Avec un rendement de l’ordre de 35 à 40 q/ha, Noriap estime la marge brute avec du lupin de printemps aux alentours de 900 €/ha, prime Pac comprise. Elle monterait en moyenne pour le lupin d’hiver, avec un potentiel de rendement plus élevé, à 1 000 €/ha.
« Le lupin est une graine naturellement riche en protéines, elle en contient environ 36 %, soit à peu de chose près d’équivalent du soja, ajoute le responsable technique. Mais contrairement au soja, le lupin contient très peu d’huile. La graine peut donc être consommée directement après un simple broyage grossier, dans certaines rations en alimentation animale. Le lupin est aussi consommé en alimentation humaine, même si le marché est encore naissant. Il concerne essentiellement les graines entières dans les mix apéritifs. »
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :