Cristal Union « sur une pente très vertueuse »
Si l’exercice 2019-2020 se solde par un résultat net négatif, le groupe coopératif sucrier, peu affecté par la crise du Covid et encouragé par le redressement sensible du marché du sucre, entrevoit des « perspectives solides » pour 2020-2021, a-t-il mis en avant lors de sa conférence de presse annuelle, le 23 juin.
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Qualifié d’exercice de « réorientation », 2019-2020 (bouclé au 31 janvier 2020) s’est achevé par un chiffre d’affaires en baisse de 6 % (1,6 Md€) et un Ebitda en hausse, à 63 M€. Le résultat net est toujours négatif, à − 89 M€, dont − 61 M€ liés à l’intégralité de sa récente réorganisation industrielle que Cristal Union justifie pour rester compétitif et reprendre des parts de marché en Europe.
« Pas de blocage de chiffre d’affaires »
Porté par le rebond sensible du marché du sucre européen dès le 4e trimestre de son exercice 2019-2020, Cristal Union aborde « avec sérénité » l’exercice 2020-2021, et se dit « sur une pente très vertueuse ». D’autant que « le chiffre d’affaires du 1er trimestre 2020-2021 n’a pas été impacté par le Covid-19, après un mois et demi de confinement », constate Jean-François Javoy, secrétaire général en charge des finances. Et d’ajouter : « Nous n’aurons pas besoin de recourir aux prêts garantis de l’État. Nous avons été préservés des effets immédiats et dramatiques de blocage de chiffre d’affaires », qui a eu lieu dans d’autres secteurs d’activité.
Concernant la production d’alcool pour la fabrication de gel hydroalcoolique sur laquelle s’est réorientée Cristal Union pendant la crise, « nous commençons à sentir que ce marché est saturé, indique le DG, Alain Commissaire. Il ne va pas disparaître, mais il a été surexploité ces dernières semaines. » Par ailleurs, « la reprise de consommation de l’éthanol est extrêmement sérieuse ».
En route vers la « décarbonation »
Sa transition énergétique achevée, Cristal Union a déclaré vouloir devenir un leader de la « décarbonation ». Derrière ce terme, le sucrier souhaite s’engager dans la production d’énergie renouvelable, en grande partie pour alimenter ses sites, et dans la valorisation des coproduits. Ainsi, « nous allons développer la fourniture d’engrais organiques à partir de la méthanisation », a annoncé le DGA, Xavier Astolfi.
Quant à d’éventuels rapprochements, « le coronavirus a créé des distances entre tout le monde et il y a des sujets dont on ne discute pas par téléphone, évacue Alain Commissaire. Ceci dit, il y a toujours beaucoup trop d’entreprises qui commercialisent du sucre sur le marché européen. Nous nous exprimerons le moment venu, ce qui peut venir assez vite. »
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :