Vente et conseil phytos : « Garder les deux sera illégal »
Lors d’un déjeuner de presse le 3 février à Paris, Antoine Hacard, le nouveau président de La Coopération agricole Métiers du grain, a tenu à mettre les points sur les i : « On ne s’amusera pas à contourner la loi ». L’organisation publie également un guide pour accompagner les entreprises.
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« Les dés sont jetés, la période de résistance est maintenant terminée. La séparation du conseil et de la vente de phytos va se faire. » Même s’il continue à penser que ce dispositif est une « fausse bonne idée », Antoine Hacard, le nouveau président de La coopération agricole Métiers du grain depuis le 19 décembre, a voulu être clair. Certes, « les décrets d’application ne sont pas promis avant le mois de mai », et « un report de mise en œuvre d’un an ne serait pas exagéré », mais la branche Métiers du grain ne peut plus attendre pour accompagner ses coopératives adhérentes sur ce sujet.
Sept scénarios et un outil de simulation
Un guide intitulé « Vente et conseil à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques » vient d’ailleurs d’être envoyé aux coopératives d’appro-collecte et mis en ligne il y a une semaine. À l’intérieur, « sept scénarios possibles d’adaptation (trois focalisés sur le conseil, trois sur la vente et un qui explore la possibilité de fonctionner en coopératives miroirs) ainsi qu’un outil de simulation pour chiffrer les impacts », détaille Anne-Laure Paumier, directrice de la branche. « Il ne s’agit pas de dire ce qu’il faut faire, mais de faire un peu de prospective », précise Antoine Hacard, également président de Cérèsia.
Interrogé sur la possibilité pour les coopératives de contourner la loi, Antoine Hacard s’est montré catégorique. « Le plan B qui consiste à dire “on va continuer à faire les deux” n’existe pas car il sera illégal. La coopérative fait le conseil et l’union fait la vente, ce n’est pas non plus possible. Comme il est interdit que les filiales aient un choix différent de leur maison mère. »
La vente, option majoritaire
Alors, que vont choisir les coopératives ? « La majorité d’entre elles prendront probablement l’option vente d’un produit phytosanitaire car on a la responsabilité de collaborateurs qui travaillent dans l’entreprise et nos adhérents ne nous demandent pas de cesser cette activité-là. Cela ne signifie pas un quelconque abandon du conseil, au contraire on va le renforcer », ajoute Antoine Hacard, évoquant pêle-mêle d’autres formes de conseil : agronomique, observation au champ, génétique, fertilisation, méthanisation, approche globale de l’exploitation, etc. « Le conseil de préconisation phytos, ce n’est qu’environ 20 % de notre activité de conseil. »
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :