Artémis, « l’incubateur des solutions de demain », a 10 ans
Depuis maintenant dix ans, le réseau d’expérimentation Artémis multiplie les plateformes d’essais pour apporter des références techniques aux agriculteurs.
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Mis en place en 2010, le réseau de plateformes d’expérimentation Artémis, porté par six coopératives (1) de Bourgogne-Franche-Comté, fête ses 10 ans. À cette occasion, 150 participants, mêlant techniciens et dirigeants des coopératives, agriculteurs et instituts techniques partenaires, se sont réunis chez Dijon céréales, le 20 février à Longvic (Côte-d’Or), pour faire un point d’étape.
En 2010, le réseau comptait 8 sites d’expérimentation, aujourd’hui il en a 15 et quadrille la région de Bourgogne-Franche-Comté, en s’étendant même jusqu’à la Seine-et-Marne. Au total, une quinzaine de techniciens issus des 6 coopératives du réseau sont dédiés à son bon fonctionnement.
« On prend les risques pour l’agriculteur »
« Le rôle de la coopérative est de produire des références techniques. On joue notre rôle d’écran par rapport à l’agriculteur en prenant les risques pour lui, on est là pour faire des erreurs », analyse Martin Lechenet, de Dijon céréales et animateur du réseau Artémis.
« Artémis, c’est l’incubateur des solutions de demain. Il a été créé au moment de l’émergence de l’agroécologie avec pour objectif de mutualiser les moyens des coopératives et diversifier les territoires d’expérimentation », ajoute-t-il.
« Il n’y a pas de solution magique »
« On couvre des terroirs complémentaires, ce qui nous permet d’avoir des réponses transposables à chaque secteur, explique Amélie Petit, responsable agrodéveloppement chez SeineYonne. Mais il n’y a pas de solution magique et de préconisation duplicable à l’échelle de la région. » « On arrive sur des essais de longue durée, ce qui nous permet d’avoir du recul sur la robustesse des leviers, précise Martin Lechenet. Même si en dix ans, les problématiques étudiées ont évolué. »
« Les conclusions ne vont pas toujours dans le sens qu’on espérait », ajoute Amélie Petit en prenant l’exemple de couverts végétaux sur la plateforme de Fromenteau (Côte-d’Or). « Des Cipan ont été implantées, mais on s’est rendu compte qu’elles avaient parfois un effet dépressif sur l’azote du sol. Ce n’est pas toujours une solution magique. »
Approche globale de l’exploitation
Au-delà de la production de références techniques, les techniciens du réseau inscrivent également leur travail dans un enjeu plus global de bon fonctionnement des exploitations. Par exemple, pour la gestion des adventices, l’un des leviers est le désherbage mécanique. « L’introduction du désherbage mécanique demande de l’anticipation, et il faut avoir au préalable réduit la population d’adventices de la parcelle, explique Amélie Petit. Et pour cela, l’allongement de la rotation est un prérequis indispensable. » « Mais on introduit de nouvelles cultures que si on a un OS capable de les collecter et les commercialiser », ajoute Martin Lechenet.
(1) Dijon céréales, Terre comtoise, Bourgogne du Sud, Interval, 110 Bourgogne et Ynovae.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :