MLC investit dans le bien-être animal
La coopérative Maîtres laitiers du Cotentin a annoncé, le 18 septembre, avoir déjà audité les deux tiers de ses adhérents. Les marchés d’Europe du Nord, notamment, sont demandeurs.
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Aller au-devant des nouvelles exigences en matière de bien-être animal pour pouvoir construire des cahiers des charges de production satisfaisants pour de nouveaux marchés. Telle est l’ambition de la coopérative Maîtres laitiers du Cotentin qui a lancé des audits « bien-être » auprès de l’ensemble de ses adhérents. Près des deux tiers des exploitations ont ainsi déjà été passées au crible du bien-être animal.
« Une démarche bien accueillie par les agriculteurs »
« La démarche est très bien accueillie par les agriculteurs », constatait le président Christophe Levavasseur, le 18 septembre dernier, au lendemain de l’assemblée générale. « C’est un sujet qui appelle des dépenses nouvelles, notamment dans les élevages. Nous voyons le bien-être animal comme un investissement, à l’image de ce que nous avions fait, au début des années 2000, via les filières sans OGM », complète ainsi le président.
D’après les premières données de l’audit, les 700 élevages environ qui adhèrent à la laiterie sont assez bien situés pour s’emparer du dossier, notamment sur le critère du nombre de jours moyen de pâturage. Seuls 10 % des points de collecte n’accordent pas d’accès au pâturage. Un autre frein est également trouvé au sein des élevages comportant des ateliers d’engraissement de taurillons qui sont souvent installés dans des bâtiments fermés.
15 000 t de fromages frais vers l’Europe du Nord
MLC compte anticiper des demandes nouvelles des clients en matière de bien-être animal. Ici ligne de conditionnement de fromage frais au sein de l’usine MLC de Sottevast (Manche). © A. DUFUMIER
Les responsables de la coopérative anticipent un aspect qui sera de plus en plus prégnant dans le cadre de stratégies de différenciation des laits, et pour lequel les exigences dépasseront certainement le simple respect du cadre réglementaire. Le succès de la démarche lait de pâturage sans OGM à destination de l’Europe du Nord en est un bel exemple. Démarrée il y a 18 mois, cette filière représente déjà pour l’entreprise environ 15 000 t de débouché en fromages frais. Ce marché se montre également très sensible au bien-être animal.
La coopérative est en outre engagée dans d’autres démarches de différenciation via les filières AOP, bas carbone et lait bio. Les dirigeants de la coopérative ont d’ailleurs révélé à l’issue de l’AG lancer leur propre collecte de lait biologique en partenariat avec Triballat, avec lequel ils sont déjà partenaires pour les fabrications bio de fin de semaine. Trois éleveurs MLC sont en fin de conversion. La coopérative pourrait cumuler à moyen terme une collecte propre de 7 à 8 millions de litres en bio.
Alexis DufumierPour accéder à l'ensembles nos offres :