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Cristal Union pour la première fois dans le rouge

« Il y a huit ans, quand je suis arrivé à la présidence, je n’aurais pas imaginé prendre ces décisions, mais les réalités économiques et politiques sont là », déplore Olivier de Bohan, président de Cristal Union (à g.), épaulé par Alain Commissaire, directeur général. © L. PETIT

La campagne qui vient de s’achever a été des plus compliquées pour Cristal Union, qui affiche pour la première fois un résultat négatif, a annoncé le groupe le 6 juin, à Paris.

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« Pour la première fois, Cristal Union affiche un résultat négatif », a lancé d’emblée Olivier de Bohan, président de Cristal Union, le 6 juin, lors de la présentation du bilan de la dernière campagne. Le groupe subit en effet une perte nette de 99 millions d’euros sur l’exercice 2018, moins de deux ans après la suppression des quotas.

La coopérative explique ce résultat par sa volonté d’absorber la baisse des marchés « tout en garantissant à ses adhérents une des meilleures rémunérations des acteurs sucriers français ». Du côté du chiffre d’affaires, le groupe annonce 1,7 milliard d’euros, soit une baisse de 16 % par rapport à 2017.

« Des décisions difficiles et courageuses »

Face à ce constat, Cristal Union, comme l’ensemble de la filière sucre en Europe, doit obligatoirement s’adapter et se restructurer. « Ces décisions sont de notre responsabilité, de ma responsabilité de président », explique Olivier de Bohan. Pour le directeur général, Alain Commissaire, « 2018 a été une année de transition, Cristal Union a dû prendre des décisions difficiles et courageuses ».

Que ce soit pour l’usine de Bourdon ou celle de Toury, pour lesquelles des projets de fermeture ont été annoncés en avril, « elles n’ont plus de place économique. Si on savait les faire fonctionner, on le ferait », justifie Alain Commissaire.

« Toury est l’outil de travail le plus décalé » ajoute-t-il. La décision a été prise de concentrer l’ensemble des betteraviers sur les sites de Pithiviers et de Corbeilles-en-Gâtinais. Bourdon étudie en interne la possibilité de reprendre pour elle son outil de production. Le groupe explique réfléchir à d’autres issues pour les producteurs. « Si on trouve des alternatives, nous avons la capacité de garder le site une à deux années supplémentaires pour les développer », explique le président.

Une proposition d’accueil des planteurs d’Eppeville

Cristal Union n’a pourtant pas pour intention de baisser les volumes. Elle envisage même de reprendre une partie des betteraves aujourd’hui transformées par l’usine d’Eppeville de Saint Louis Sucre, menacée d’un projet de fermeture. « Nous serions heureux d’offrir la possibilité aux planteurs de venir chez Cristal Union », annonce Alain Commissaire.

« On ne voit pas bien qui pourrait s’occuper de ce site, ajoute Olivier de Bohan. Soit une partie de la production de betteraves disparaît, soit on en accueille une partie dans notre usine de Sainte-Émilie. On a déjà reçu beaucoup de demandes. » L’unité de production de Sainte-Émilie pourrait traiter 25 à 30 % des volumes transformés actuellement à Eppeville, soit 5 000 à 6 000 ha.

Lucie Petit

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