Au Sia, Bioline met en avant deux solutions en faveur de la résilience
Face au contexte inflationniste, Bioline by InVivo a dédié une de ses conférences du Sia à la résilience des exploitations, en pointant deux leviers, l’agriculture de précision avec Be Api, et l’épargne de précaution avec Protélis, qui a reçu le témoignage d’EMC2.
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« Comment l’agriculture de précision et l’épargne de précaution accompagnent les agriculteurs face aux défis de la transition agroécologique et à l’envolée des prix des intrants, des céréales et des oléagineux ? » : tel était le fil rouge d’une des conférences organisées par Bioline, filiale de l’union InVivo, lors du dernier salon de l’agriculture.
Une thématique d’autant plus sensible et pertinente dans le contexte actuel bousculant les coûts de production et les marges. Et qui a permis de remettre en avant deux leviers autour desquels Bioline est active : l’agriculture de précision avec Be Api et l’épargne de précaution avec Protélis, une solution née d’un partenariat avec la coopérative NatUp, qui en est à l’initiative, et Groupama.
La modulation intraparcellaire a tout son intérêt aujourd’hui
« La résilience demande de la performance technique, de la performance au niveau des investissements et de la performance au niveau de la gestion des risques qui repose sur deux leviers, la diversification des productions et tous les dispositifs assurantiels pouvant exister, dont l’épargne de précaution avec Protélis », affirme Thierry Darbin, directeur de Be Api lors de cette conférence. La technicité de l’agriculteur peut en effet participer à atténuer les aléas, alors que l’épargne de protection va permettre d’engranger lors des très bonnes années pour mieux faire face lors des années plus difficiles.
Le contexte inflationniste en engrais conduit ainsi à optimiser le plus possible les volumes disponibles sur l’exploitation. Aussi Thierry Darbin souligne l’intérêt d’autant plus grand de la modulation intraparcellaire dans une telle situation (qui pourrait même s’accompagner d’une remise en cause de la disponibilité de ces intrants). Que ce soit en fumure de fond avec une rentabilité nette de + 32 à + 33 % grâce à la modulation par rapport à un système classique de fertilisation avec ou sans impasse. Ou que ce soit en azote avec des économies d’unités, une réduction du lessivage des nitrates et de la facture carbonée, 20 unités d’azote/ha en moins représentant une économie de 252 kg d’équivalent CO2.
19 productions éligibles à Protélis
Quant au second levier, l’épargne de protection, il a donné naissance à un dispositif comme Protélis, parti d’une demande d’adhérents de la coopérative normande NatUp. « Nous avons ensuite souhaité y travailler avec des partenaires, et nous nous sommes tournés vers Bioline et Groupama », explique Franck Roger, directeur de Protélis, et qui était responsable collecte chez NatUp. En 2019, le système de déduction pour épargne de protection (DEP) a été mis en place sur un plan national, permettant de placer de l’argent, sur une durée maximale de dix ans, avec la possibilité d’une déduction fiscale et de le reprendre à tout moment.
C’est ainsi que Protélis a vu le jour en s’appuyant sur cette nouvelle mesure. « C’est un contrat pluriannuel, avec dix-neuf productions éligibles parmi lesquelles les céréales, le colza, le lait, et d’autres pourront rejoindre la liste. » Le système est indexé sur les marchés et sur le calcul, chaque année, de l’écart entre la moyenne annuelle de production et la moyenne historique. Si cet écart est positif, l’agriculteur peut épargner la différence sur un compte individuel dans sa coopérative. S’il est négatif, le producteur peut reprendre son épargne, en partie ou en totalité.
« Faire de la pédagogie autour de la gestion du risque »
Pour Alban Weiten, en charge du dossier Protélis chez EMC2, « cet outil nous permet de faire de la pédagogie autour de la gestion des risques. On développe de plus en plus cette offre auprès de nos adhérents. » Clément Leclerc, adhérent à EMC2, y voit la possibilité « de régler mes problèmes de fiscalité et de lisser les fluctuations des prix d’intrants qu’on n’arrive pas à gérer ».
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :