Agrial couvert en engrais et aliments pour 2022

L’inflation est présente, elle est galopante, elle est terrible. C’est un des grands constats que faisait, lundi 4 avril, l’équipe de direction d’Agrial qui présentait le bilan de l’année 2021 à l’issue des assemblées générales de section qui se sont échelonnées depuis janvier.

Des prix inférieurs à ceux actuellement pratiqués

Dans ce contexte « jamais vu depuis les années 74-76 », selon le directeur général Ludovic Spiers, la coopérative a annoncé être couverte pour l’approvisionnement en alimentation animale, engrais et même en tracteurs, pour approvisionner le cycle de production de 2022. Les adhérents peuvent donc bénéficier de ces couvertures à prix inférieur à ceux actuellement pratiqués sur le marché.

« Cependant, il n’y a pas de place pour les opportunistes cette année », explique le directeur général. Pour pouvoir bénéficier de ces couvertures, les adhérents doivent être effectivement engagés avec Agrial, c’est-à-dire avoir réalisé un minimum de 13 000 € de chiffre d’affaires en approvisionnement avec la coopérative au cours de la campagne passée.

Un modèle solide et une enveloppe de 200 M€

« Dans un contexte économique comme celui-ci, nous mesurons encore davantage tout le sens que prend le modèle coopératif et toute la chance de faire partie d’un groupe solide, poursuit Ludovic Spiers. Pour financer le cycle de production de 2022 (avant la pleine explosion des prix des intrants, NDLR), nous avons dédié une enveloppe de 200 millions d’euros pour constituer des stocks d’engrais, de tracteurs, d’aliments… Nous avons la solidité financière pour pouvoir mobiliser des leviers de gestion de ces crises qui se superposent, le Brexit, le Covid, et maintenant la guerre. Nous prenons des positions sur les marchés, nous avons la capacité de financer les appels de marge sur les marchés à terme. Notre solidité est véritablement une force pour les adhérents dans un contexte comme celui-ci. »

La coopérative annonce d’ailleurs une progression régulière du nombre d’adhérents ces dernières années. « Nous sommes très bien placés dans nos offres et cela se ressent », se félicite le président d’Agrial, Arnaud Degoulet.

Faire passer des hausses en grande distribution

Même si le cycle de production est assuré pour la coopérative en 2022, c’est la grande inconnue pour les années suivantes, 2023 et 2024, même si quelques couvertures ont déjà été prises. « On va changer complètement de paradigme, notamment sur les prix de l’énergie, souligne Ludovic Spiers. Une chose est certaine, il faudra continuer de manger, et ce ne sont pas les autres pays qui pourront produire pour nous à moindres coûts. »

En attendant, le directeur général explique qu’il faudra chercher des hausses de prix auprès de la grande distribution « tout au long de l’année 2022. La capacité à aller trouver ces hausses en grande distribution sera un enjeu massif, que cela se fasse dans le cadre de la loi EGalim II ou non. Sinon les rayons seront vides. C’est une question de survie pour l’industrie agroalimentaire française. »

Alexis Dufumier