EMC2 teste Maelia-Biogaz sur son méthaniseur

Le projet régional Partage autour du cycle de l’azote coordonné par la chambre régionale d’agriculture du Grand Est implique notamment trois coopératives (EMC2, Vivescia, Cérèsia). Dans ce cadre, Maelia-Biogaz a été testé avec les données de différents méthaniseurs, dont le premier méthaniseur collectif d’EMC2 mis en service à l’automne 2021 pour 18 adhérents, pour avoir un aperçu de son intérêt.

Proposer une méthanisation la plus vertueuse possible

Plateforme de modélisation développée par l’Inrae, Maelia évalue les impacts environnementaux, économiques et sociaux des projets de méthanisation, via des calculs à l’échelle de la parcelle (rendement, cycle de l’eau, de l’azote et du carbone, émissions de GES), de l’exploitation (marge nette, charge de travail), du méthaniseur (production de biogaz et de digestat, émissions de GES) et du territoire (bilan économique complet, trafic, émissions liées au transport de la biomasse).

L’objectif final est de permettre aux conseillers d’évaluer les systèmes « exploitations agricoles-méthaniseur » pour proposer une méthanisation la plus vertueuse possible. Les résultats de ces premières simulations, réalisées sur 20 ans pour bien capter les impacts du système à long terme, ont été présentés lors d’un webinar le 24 février dernier.

Améliorer le conseil

Maelia-Biogaz a notamment permis d’évaluer les fuites de GES et d’ammoniac lors du stockage des digestats, la valeur des digestats (C/N, teneur en azote minéral) variable au cours des saisons, de visualiser les transferts d’azote sur le territoire et mettre ainsi en évidence un déséquilibre potentiel à terme pour certaines parcelles. La modélisation de cet équilibre permet ainsi de tester de nouveaux scénarios de rotation avant de les appliquer sur le terrain.

« L’intérêt de Maelia-Biogaz est d’améliorer nos conseils aux adhérents grâce à la vision à la fois globale et détaillée qui permet de mesurer l’impact de nos projets à différentes échelles (parcelles, exploitation, méthaniseur, territoire) », estime Mathias Sexe, directeur agronomie et développement chez EMC2.

Anticiper des scénarios climatiques

« L’outil va également nous aider à valider la bonne taille des futurs méthaniseurs, améliorer ces projets et leur acceptabilité sociale, sécuriser l’approvisionnement des projets existants, poursuit Mathias Sexe. Maelia permet aussi de se préparer à des scénarios climatiques extrêmes, par exemple deux à trois années de sécheresse ou pluvieuses, pour sécuriser l’alimentation du méthaniseur. »

Étienne Guillin, agriculteur engagé dans ce méthaniseur, espère que Maelia pourra aider le service agronomique à lui conseiller quelles cultures implanter pour produire la biomasse nécessaire pour honorer son contrat et sur quelles cultures épandre le digestat, à quelle époque, avec quel matériel d’épandage…

Chantal Urvoy