Thermomètre du terrain
Agriculteur, viticulteur et conseiller de section de la coopérative Vivescia, Alexandre Proy prend la température du terrain et fait remonter les messages.
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D’origine agricole, Alexandre Proy s’est orienté vers des études de commerce pour « voir autre chose ». En 2005, diplôme en poche, il part six mois en Nouvelle-Zélande dans une exploitation viticole. De retour en France, il démarre sa carrière au Crédit agricole, puis chez Axa. « Mais très vite, j’ai compris qu’il fallait que je travaille pour moi. » En 2008, il crée une société de conseil et de services dans le domaine des énergies renouvelables. « J’ai toujours été attiré par ce secteur. J’y avais réalisé un stage de six mois en 2003 et consacré mon mémoire de fin d’études. » En parallèle, il travaille sur l’exploitation familiale avec son père et son frère. « En 2012, j’ai vendu ma société car je ne pouvais plus tout mener de front. » Aujourd’hui, il est installé avec sa femme sur une exploitation agricole et viticole à Épernay. Récoltants-manipulants, ils vendent plus de 50 % de leur production à l’export.
Et côté cultures, c’est chez Vivescia que part la récolte. Il en est même devenu conseiller de section depuis deux ans, un rôle inscrit dans l’ADN familial. « Mon grand-père était administrateur à la Providence (devenue Champagne céréales puis Vivescia) et mon père conseiller de section. » Mais c’est surtout une rencontre, celle de Laurent Berthe, président de sa section, qui l’a décidé à franchir le pas. « Le courant était bien passé ; quand il m’a proposé d’entrer au conseil de section, je n’ai pas hésité ! » Celui-ci est composé d’environ quinze personnes. Les présidents de section siègent au conseil d’administration de la coopérative. « Dans un grand groupe comme Vivescia, le pouvoir décisionnaire s’éloigne des agriculteurs, souligne Alexandre Proy. Alors notre rôle est d’être le relais entre eux et le président de section. Nous avons également un rôle de “thermomètre”. Quand la direction du groupe a des projets, elle nous les soumet pour prendre la température du terrain, même si au final nous n’avons pas de droit de veto. »
Les réunions agronomiques sont l’occasion d’échanger avec les adhérents. « Les problèmes sont abordés très souvent en off quand on discute à deux ou trois autour d’un verre. Nous devons ensuite convaincre notre président sur telle ou telle position à tenir, car c’est notre relais au conseil d’administration de la coopérative. » À sa demande, un groupe WhatsApp a été créé. « Mais malgré les nouvelles technologies, la vie de la section a été mise en sommeil en 2020, Covid oblige », regrette le conseiller de section. Car, même s’il a conscience de son faible poids pour influencer la stratégie de la coop, c’est « un rôle très enrichissant d’un point de vue personnel ». « Entre conseillers de section, nous partageons nos projets. C’est un grand plus pour moi. C’est également formateur d’un point de vue connaissance du fonctionnement de la coop et des filiales, d’autant plus que le président du conseil de surveillance de Vivescia Industries fait partie de notre conseil », conclut Alexandre Proy après deux ans de service.
Chantal Urvoy
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