Lorca se relance sur l’expé
La coopérative a investi plus de 400 000 € dans le renouvellement de son matériel d’expérimentation afin d’élargir les thématiques à tester.
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«C’est un budget assez exceptionnel, mais nous étions plutôt en retard comparé aux coops voisines, souligne Vincent Heip, responsable des dossiers semences, agroéquipements et expérimentation. Notre parc matériel vieillissant engendrait beaucoup d’entretien et nous devions faire appel à des prestataires pour les semis et la récolte des essais. L’objectif était de devenir autonome avec du matériel en phase avec celui de nos agriculteurs qui évolue très rapidement. »
En avril 2019, le service expérimentation a réceptionné un semoir à céréales 8 rangs Haldrup équipé d’éléments semeurs à doubles disques, d’une cuve à semis continu et d’un microgranulateur, et un semoir de précision Ermas pour les colzas, maïs, tournesol, soja et sorgho avec écartement réglable (4 ou 5 rangs). Un microgranulateur, un fertiliseur, un pulvérisateur et un support pour cône à bande peuvent s’ajouter pour démultiplier les possibilités d’essais. Sans oublier un tracteur de 105 CV avec GPS (console Trimble et signal Précisio) et une moissonneuse-batteuse Zurn avec différentes barres de coupe.
Autonomie et précision
Lorca s’est aussi équipé d’un pénétromètre pour mesurer la compaction du sol et d’une ensileuse d’occasion achetée avec les trois autres coops lorraines pour pouvoir récolter le maïs ensilage, les fourragères, le méteil et le sorgho. Faute de fabricants vraiment spécialisés, l’équipe de maintenance de Lorca a conçu un épandeur à engrais automoteur de précision avec un chenillard viticole sur lequel a été posé un cône à bande et un souffleur. Objectif : obtenir une excellente répartition des fertilisants sur les essais en s’affranchissant de la variabilité liée à l’épandage manuel et travailler la fertilisation sur prairie.
Passer de 2 à 4 rangs en semis de précision permet de gagner du temps. « Nous pouvons aussi semer en même temps du colza et des fourragères comme plantes compagnes grâce aux différentes cuves du semoir. » Lors des semis de cet automne, l’équipe a apprécié d’être autonome. « On peut repousser la date de semis si besoin, chose qui n’était pas possible auparavant. » En apportant de la précision à cette étape des essais, le GPS permet de les conduire avec une grande rigueur. Parmi les nouveautés, un essai méteil a été semé. « Sans ce semoir, nous n’aurions pas pu le mettre en place, car nous n’avions qu’une seule semaine possible pour réaliser le semis au vu des conditions météo. »
Des essais en fourragères
Et aujourd’hui, les essais en fourragères sont devenus possibles. « C’est important car chez Lorca, la prairie est la première culture devant le blé. Il faut optimiser sa production via, notamment, une fertilisation adaptée. On peut aussi imaginer des essais de semis de fourragères sous couvert de céréales ou de maïs. » La microfertilisation avec des engrais starter va aussi pouvoir être travaillée. Des essais fertilisation ont démarré en maïs au printemps 2019 et sur prairie bio à l’automne avec l’épandeur maison. Au printemps 2020, ce sera au tour du tournesol. Toutes les récoltes se feront dorénavant sans prestataire, à part en maïs ensilage où Lorca garde un peu de prestations. « Nous pouvons ainsi maîtriser notre planning de travaux et gagner en débit de chantier. Automatisée, la prise d’échantillons se fait maintenant en toute sécurité. »
Une fois le nouveau matériel bien maîtrisé, le nombre de microparcelles d’essais (5 000 en 2018-2019) devrait augmenter progressivement. « Toutes ces nouveautés remotivent les jeunes de l’équipe d’expérimentation. Des coopératives et chambres d’agriculture nous ont même sollicités pour des prestations. Demain, nous pourrions aussi envisager de réaliser des semis pour des fournisseurs. Ce nouveau matériel ouvre le champ des possibles », conclut Vincent Heip.
Chantal Urvoy
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