Au service des autres
Jean-Marie Talon gère son emploi du temps d’une main de maître pour piloter le silo de la Scara, remplir sa mission de conseil aux agriculteurs et celle de pompier volontaire.
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A 54 ans, Jean-Marie Talon a réalisé toute sa carrière à la Scara, au silo de Ramerupt (Aube), son village d’origine. Adjoint puis responsable de silo, en 2008, il devient en plus magasinier relation adhérents (MRA). « Même si je n’avais pas de formation agricole, depuis que je marche, je suis dans les champs ! raconte Jean-Marie Talon. Mes parents étaient agriculteurs. » Le silo collecte 18 000 à 20 000 t de blé, orge, colza et maïs chez une quarantaine d’adhérents dans un rayon de 15 km. Il les approvisionne aussi en phytos et engrais. En tant que MRA, mission qui occupe les deux tiers de son temps, Jean-Marie Talon conseille 35 à 40 adhérents. « J’assure aussi le suivi de tous leurs contrats spécifiques tels que LU’Harmony et baby food. » Ses deux métiers se complètent bien en termes de pic d’activité. « Il faut être très bien organisé. Mais cela permet d’avoir un travail varié, c’est plus motivant ! Lorsque je pars en rendez-vous chez un agriculteur, je me fais remplacer par un collègue. Début septembre, l’activité au silo étant faible, je peux le fermer si je suis chez un adhérent. »
Convention avec la Scara
Et comme deux missions ne suffisent pas à ce quinquagénaire hyperactif, il est aussi pompier volontaire et conseiller municipal. « J’aime bien être au service des autres. Quand j’ai démarré en 1984, devenir pompier volontaire était plus facile. Aujourd’hui, les jeunes doivent suivre des formations de plusieurs jours en prenant sur leurs congés. Pour ma part, j’en ai suivi trois qui se déroulaient le soir. Cela n’empiétait pas sur la vie familiale. » Depuis, la formation se résume à 4 h de manœuvre un vendredi soir par mois pour répéter les gestes qui sauvent. Jean-Marie Talon est formé pour tout type d’opérations (secours à personne, incendies, opérations diverses…) et intervient sur un rayon de 20 km autour du village, et parfois en renfort sur la A 26.
Jusqu’en 2017, il intervenait seulement en dehors des heures de travail. « Ne pas pouvoir être disponible pendant mon temps de travail me frustrait quand je voyais qu’il n’y avait pas assez de pompiers lors de certaines interventions. J’en ai parlé à mon responsable. Finalement, nous avons vu que l’employeur pouvait signer une convention qui permettait aux collaborateurs pompiers volontaires d’être assurés pendant leurs interventions réalisées sur leur temps de travail et à la Scara d’être rémunérée par le SDIS 10 pour ces heures. » Pour rendre compte de sa disponibilité (hors pic d’activité), Jean-Marie Talon se connecte au site du SDIS pour indiquer la plage horaire et la nature de celle-ci (travail ou hors travail). « Quand mon bip sonne, j’ai comme information le lieu et le type d’intervention. Je me rends rapidement à la caserne pour me mettre en tenue. » Le SDIS réquisitionne en priorité les pompiers disponibles hors travail. En 2018, ceux de Ramerupt sont intervenus 303 fois. « J’y suis allé 70 fois, dont la majorité en dehors de mes heures de travail. Si je dois intervenir quand je suis au silo, je mets alors un mot. Les adhérents ont l’habitude. »
Chantal Urvoy
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