En perpétuelle évolution
Dans le négoce pendant dix-sept ans, Johanès Viricel, conseiller en productions végétales, a pris le virage de la coopération en intégrant Terre Comtoise.
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Si pendant son temps libre, Johanès Viricel arpente l’asphalte au volant de sa voiture de rallye, chaque semaine depuis dix-sept ans, il parcourt la Franche-Comté au service des exploitants, mais surtout de sa passion, l’agriculture. Ce natif de Haute-Saône, qui aurait aimé devenir agriculteur, a fait le choix d’être l’un de leurs conseillers. « Je ne suis pas du tout de ce milieu, à la base j’aurais aimé m’installer, mais hors cadre c’était compliqué. En étant conseiller, je reste au contact des agriculteurs. Quand je suis dans les champs, je me sens proche de leur métier », raconte-t-il. Cependant, il n’est pas question pour lui d’être leur chef de culture : « Je suis leur conseiller, ce sont toujours eux qui décident, je n’ai pas la prétention de faire les choix à leur place. »
Avec deux BTS en poche, l’un en productions végétales et l’autre en productions animales, Johanès Viricel commence sa carrière chez Moulin Jacquot, aujourd’hui filiale de Terre Comtoise, qui lui a « mis le pied à l’étrier ». « J’étais la moitié de mon temps responsable d’un silo, et l’autre moitié sur le terrain comme technicien polyvalent, végétal et aliment. Mais j’ai davantage la fibre PV. » En 2007, il a donc intégré un négoce alsacien comme conseiller, cette fois-ci avec une spécialisation PV. Là, il avait pour mission de développer le secteur Haute-Saône. « Au début de sa carrière, on apprend, arrive ensuite une phase où l’on s’enrichit. Les gens comme moi progressent au contact des agriculteurs, et j’ai la chance de pouvoir travailler auprès de profils très différents. » Avec l’expérience, il s’est forgé son avis sur le métier de conseiller. « En agriculture, je pense que le spécialiste n’existe pas. Ce n’est pas une science exacte, il y a des solutions à prendre dans les trois voies que sont l’agriculture conventionnelle, la bio et l’agriculture de conservation. Chez les commerciaux, il y a des spécialistes, mais le vrai technicien écoute toutes les techniques. S’enfermer dans un système, c’est ne pas évoluer. » Et justement, pour lui, l’évolution est la composante même du métier. « L’agriculture évolue en permanence, c’est ça qui est intéressant. Tout ce qui se passe ne doit pas être pris comme une contrainte mais comme une évolution, et ce sont les conseillers sur le terrain qui doivent s’adapter. » Mais au final, pour que tout perdure, et que tout le monde s’y retrouve, la clé est de continuer à considérer l’agriculteur comme le principal maillon de la chaîne.
En avril 2019, il rejoint Terre Comtoise, toujours comme conseiller en productions végétales, pour le secteur Doubs. S’il ne regrette pas ses deux expériences dans le privé, il souhaitait une expérience en coopérative. « C’est une autre vision du métier avec une approche adhérent et service. Il faut entrer dans le système de l’agriculteur qui lui est propre. » Et pour Johanès Viricel, les coopératives sont bien l’avenir de l’agriculture. « En les créant, les agriculteurs ne se sont pas trompés. Ce sont elles qui amènent de la technique et des filières. »
Lucie Petit
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