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Sensibiliser aux risques des phytos

Après la campagne de sensibilisation, la Scael a revu ses équipements de protection et propose dorénavant un kit de protection, contenant les éléments de base (lunette, masque, combinaison et gants).SCAEL

La coopérative Scael s'est engagée, depuis bientôt deux ans, dans une campagne de sensibilisation des produits phytosanitaires, auprès des agriculteurs.

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Alors que les produits phytosanitaires sont montrés du doigt, la Scael, coopérative d'Eure-et-Loir, a décidé de s'occuper, avant tout, de la santé des agriculteurs. « Selon notre enquête, les deux tiers des agriculteurs trouvent que les produits phytos présentent un risque majeur sur l'exploitation. C'est donc un sujet préoccupant pour nos adhérents. Il est logique que nous les accompagnions en ce sens », souligne Philippe Voyet, président de la Scael.

Depuis mars 2012, la coopérative a pour objectif d'informer le plus grand nombre d'agriculteurs sur les risques des produits et de les inciter à s'en protéger. En interne, elle procède à l'amélioration des pratiques de ses salariés. Mais comment communiquer efficacement sur un sujet aussi sensible ? La coop, en partenariat avec Syngenta, a travaillé avec une dizaine d'agriculteurs et six représentants des services internes. L'opération s'est déroulée en trois étapes : d'abord un diagnostic des pratiques avec les agriculteurs, puis la mise en place d'outils de communication, d'un kit d'équipement de protection individuel (EPI) et, enfin, la sensibilisation des technico-commerciaux.

1. LE POINT SUR LES PRATIQUES

Pour améliorer l'utilisation des phytos, encore faut-il connaître les pratiques du terrain. La Scael a alors créé un groupe de travail composé de treize agriculteurs et agricultrices. Lors d'entretiens individuels sur les exploitations, les agriculteurs ont montré leurs pratiques. Par la suite, le groupe s'est réuni autour d'un pulvérisateur, puis d'un semoir pour vérifier l'application des bonnes pratiques. Ces ateliers ont permis de diagnostiquer les pratiques et d'identifier les points forts et les points faibles. La Scael a notamment ajusté certains services comme sa gamme d'équipements de protection.

Pour collecter un maximum d'informations, la coopérative a lancé, en parallèle, une enquête « Evaluation, sensibilisation », sur internet et lors de la journée Agricampus. Grâce aux cent trente-cinq réponses, la Scael a pu se rendre compte du manque d'informations des agriculteurs sur le décryptage des étiquettes, et qu'ils souhaitaient davantage d'emballages sécurisés, etc.

2. COMMUNICATION ET KIT D'EPI

Cette phase d'échanges qui a duré plus d'un an, s'est accompagnée et traduite par des actions de communication. « Notre objectif a été de sensibiliser les agriculteurs et leur entourage aux risques et aux bons gestes à adopter. Nous avons valorisé cette démarche par des stands lors de manifestations, une campagne d'affichage relayée dans les silos, un film sur les bonnes pratiques... Nous avons complété notre communication existante, en y ajoutant par exemple, un index des EPI recommandés à notre guide des cultures, ou encore en communiquant sur la lecture des étiquettes et la signification des pictogrammes », relate Chloé Chiarotto, responsable communication du groupe Scael. En parallèle, la coop a structuré sa gamme d'EPI et a créé un kit de protection « Essentiel » (main, corps, visage).

3. SENSIBILISATION DE LA FORCE DE VENTE

« Nous avions déjà des EPI dans nos centres d'approvisionnement. Mais ils n'étaient pas mis en valeur, indique Mathieu Calabre, délégué marketing au service approvisionnement. Il fallait absolument former notre force de vente. » La Scael a donc sensibilisé ses vingt-six conseillers à sa gamme d'EPI et rendu prioritaire l'accompagnement des adhérents sur ce sujet, pendant la morte-saison. Résultat, le taux de pénétration des équipements de protection chez les agriculteurs est passé de 10 à 20 %.

Aude Richard

La Scael a profité de sa manifestation Agricampus, pour distribuer des enquêtes sur les pratiques phytosanitaires des agriculteurs. En la relayant également sur internet, ils ont obtenu environ 200 réponses.

Une centaine d'affiches ont été placardées dans les silos et sur les principaux sites de la Scael. Les agriculteurs volontaires, qui ont participé aux entretiens, ont bien voulu poser pour les affiches.

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