Bernard PV lance la conduite agroalternative avec Dynam'in
Le négoce de l'Ain a développé Dynam'in, une démarche qui se décline en cinq leviers, pour « produire plus et mieux », en réduisant le recours aux produits de synthèse.
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Le 8 septembre, à Saint-André-de-Corcy (Ain), Christophe Bessard, responsable du service technique chez Bernard Productions végétales, présentait à une cinquantaine d'agriculteurs le nouveau concept du négoce pour les grandes cultures : « Dynam'in, c'est une conduite agroalternative, pour réduire les produits de synthèse, à travers cinq leviers. » Soit le choix variétal, la biofertilisation, la fertilisation starter d'automne, les couverts et plantes compagnes, et les outils d'aide à la décision. Lancée début septembre, la nouvelle démarche sera régulièrement évoquée auprès des producteurs, par les TC et lors de réunions. Des résultats seront présentés sur une plate-forme d'essais au printemps 2016. De l'agro-écologie, en somme ? « Le terme est banalisé, nous ne voulions pas l'utiliser, agroalternatif, convient mieux », répond Christophe Bessard.
Fédérer sous une bannière
Ces cinq axes de travail sont loin d'être nouveaux pour le groupe Bernard. « On travaille certains dossiers, notamment les couverts végétaux, depuis près de vingt ans, relate Christophe Bessard. On a démarré très tôt, avant les exigences de la directive nitrates. » Avec Dynam'in, « la finalité, c'est de mettre tout cela en musique, d'avoir un axe de communication pour toucher le plus d'agriculteurs, poursuit le responsable du service technique. La stratégie c'est que la démarche vous aide à être plus performants. Si vous êtes performants, nous sommes performants ». « Notre force, c'est notre service agronomie et OAD, appuie Denis Grizard, responsable commercial. Nous avons d'ailleurs réorganisé le service et recruté une personne en charge des OAD, pour libérer du temps aux technico-commerciaux. Nous avons toujours eu cette logique. Dynam'in est dans la continuité. Et c'est motivant pour les équipes, on approche le métier différemment. » Les techniciens qui vont accompagner au quotidien les producteurs sur ces sujets, sont formés en interne, par Christophe Bessard, et par les fournisseurs. Sur chacun des cinq axes de travail, le négoce propose des solutions concrètes et soigneusement validées.
Trois années pour valider
« Il faut au moins trois années d'essais pour avoir une tendance », estime Christophe Bessard. Pour la génétique, « il y a eu des améliorations importantes, note le responsable du service technique. Par exemple sur le blé tendre, l'inclusion du gène Pch1 permet une tolérance au piétin-verse, ce qui autorise la suppression d'un traitement ». Idem pour l'orge, avec une variété résistante aux attaques virulifères des pucerons. « Si la plante est piquée, elle ne sera pas contaminée par la jaunisse nanisante. La génétique permet d'éviter des traitements. » Quant à la biofertilisation, c'est « le dossier le plus innovant de ces dernières années ». Le négoce propose notamment le Cérès de Biovitis, à base d'une bactérie (Pseudomonas fluorescens) et d'un champignon (Trichoderma harzianum), « et d'autres produits arrivent », indique Christophe Bessard, avec des gains de rendement jusqu'à 10 %. Concernant la fertilisation starter d'automne, l'objectif est « d'améliorer la régularité de levée, le développement racinaire et la biomasse avant l'hiver ». Un dossier que le négoce travaille depuis bientôt trois ans. Sur le sujet des couverts végétaux, « on a mis au point des mélanges comprenant jusqu'à 33 espèces », illustre Christophe Bessard, adaptés aux contextes pédoclimatiques locaux. Enfin, sur les OAD, le négoce a enrichi son offre Farmstar, avec la prévision du risque septoriose à la parcelle avec le modèle Septo-LIS d'Arvalis. L'objectif n'est pas ici de toucher 100 % des agriculteurs, mais « d'être dans l'accompagnement, de leur faire se poser des questions », ajoute Christophe Bessard. « Il y a un travail de ciblage pour voir quels sont les agriculteurs curieux d'essayer une nouvelle technique, même simplement 1 kg de produit dans un premier temps », confirme Denis Grizard. A terme,« l'idée pourrait être d'aller plus loin, en valorisant la démarche auprès de nos acheteurs ».
Marion Coisne
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