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Chez Noriap, les pois, on y croit !

La coop réalise des expérimentations pour repérer les variétés qui apportent un léger progrès, comme Velvet, Mythic ou Biathlon, cette année.PHOTOS B. CAILLIEZ

En proposant à ses adhérents des contrats pois, en alimentation humaine, Noriap veut donner un coup de pouce à cette culture intéressante sur le plan agronomique.

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« Le pois est une culture qui revêt de multiples avantages, notamment sur le plan agronomique, explique Philippe Florentin, directeur adjoint de la coopérative Noriap. Mais il rencontre un désintérêt de la part des agriculteurs pour des raisons techniques, de rendements, et de manque de compétitivité en particulier par rapport au blé et au colza. »

« Les pois ne sont pas non plus faciles à récolter, souligne David Saelens, vice-président de la coopérative de Picardie et de Seine-Maritime. Pourtant, les arguments agronomiques en faveur des pois ne manquent pas.Ils constituent une excellente tête d'assolement, ne nécessitent pas un kilo d'azote, contribuent de façon très positive au bilan carbone... mais ça ne suffit pas pour convaincre les agriculteurs. » Résultat, entre 2010 et 2013, la coopérative a vu ses surfaces de pois protéagineux passer de 10 000 à 5 500 ha. Même si la région n'est pas concernée par l'aphanomyces, les rendements sont irréguliers d'une année sur l'autre, dans une fourchette 40 à 55 q/ha. Pour ne pas voir les emblavements en pois s'effriter davantage encore, la coopérative a lancé l'opération « Les pois, on y croit ! ». Les dirigeants de Noriap ont voulu donner un nouveau souffle au pois protéagineux, car ils disposent avec les deux industriels Roquette, dans l'Aisne et Cosucra, en Belgique, de débouchés de proximité en alimentation humaine, en forte croissance.

Redonner un intérêt économique

« C'est aussi parce que le pois permet d'enrichir les sols et de diversifier l'assolement, en étant de surcroît une culture de printemps », souligne Philippe Pluquet, responsable technique de la coopérative. « Pour convaincre les agriculteurs, il fallait redonner un intérêt économique au pois, avec un prix intéressant », ajoute David Saelens. « Concrètement, la production est contractualisée en aval et en amont, précise Philippe Florentin. Nous proposons aux agriculteurs des contrats avec un prix minimum garanti, à partir du mois de juin, pour l'année suivante, car c'est à cette époque qu'ils réfléchissent à leur assolement. Ce prix est calculé pour que la marge brute dégagée par le pois, soit équivalente à celle du blé. Pour la récolte 2013, par exemple, nous avions proposé en juin un prix minimum garanti de 270 €/t. » La coopérative se couvre ensuite sur les marchés à terme, de façon à ce que le prix du pois puisse suivre les hausses éventuelles des cours du blé. Ainsi pour la récolte 2012, les agriculteurs, qui s'étaient engagés sur un prix minimum garanti de 235 €/t, ont obtenu au final, un prix de 289 €/t.

Livrer des pois propres

« En parallèle, nous conduisons des expérimentations pour repérer les variétés qui apportent un léger progrès, c'est le cas cette année avec Mythic, Velvet et Biathlon, précise Philippe Pluquet. De même, nous travaillons avec les agriculteurs sur l'optimisation de l'itinéraire cultural, en veillant au bon ressuyage du sol le jour du semis, en assurant une protection insecticide et fongicide si nécessaire... Car, jusqu'à présent, le pois ne bénéficiait pas de la même attention que le blé. » Les industriels exigent un approvisionnement très propre sans blé, car le pois est apprécié en alimentation humaine, pour son caractère sans gluten. La coopérative demande aux agriculteurs de leur livrer des pois le plus propre possible et assure ensuite le travail de tri.

Blandine Cailliez

Philippe Florentin, directeur adjoint de Noriap. « Nous proposons un prix minimum garanti dès juin, pour la récolte suivante. »

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