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VU À L'ÉTRANGER De Heus : plus d'un million de tonnes d'aliments au Vietnam

« Nous ne vendons pas que de l'aliment, mais un package complet avec le support technique apporté par nos propres équipes », explique Gabor Fluit, directeur de De Heus Vietnam.Y. BOLOH

De Heus s'est développé très rapidement au Vietnam d'abord en achetant des usines d'aliments, puis en construisant des sites sur un schéma très néerlandais.

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L'usine d'aliments pour animaux de De Heus à Vinh Phuc, près d'Hanoï, a ouvert en mars 2015. Elle a atteint les 300 000 t, moins d'un an après son ouverture pour le marché porteur du Nord-Vietnam, où le groupe néerlandais avait déjà acheté une usine. Et elle peut monter à 400 000 t. L'usine produit des extrudés (une ligne d'aliments poissons), des granulés mélassés ou non (deux lignes pour les porcs, les volailles et les ruminants, une ligne porcelet), en mash ou en semoulette.

Imposer les standards européens

Dès la réception des matières premières, De Heus impose les standards européens : désinfection des roues pour éviter la contamination du site, pont-bascule pour la vérification des poids reçus, prise d'échantillon pour une analyse rapide par infrarouge (NIR) au laboratoire de l'usine avant déchargement. Autre caractéristique : le schéma des usines est établi par le bureau d'études néerlandais, à partir de machines, quasiment toutes néerlandaises, déjà maîtrisées. Il s'agit de la cinquième usine du groupe dans le pays. En 2015, il en a ouvert également une sixième à Binh Dinh (centre Vietnam) puis, en avril 2016, une septième à Vinh Long (Sud-Vietnam). Le 1er octobre 2016, De Heus inaugurait sa première usine (120 000 t/an) en Myanmar (Birmanie), pays livré jusqu'à présent par les usines vietnamiennes. « La stratégie du groupe est de regarder le marché de près pour identifier ce dont les éleveurs du pays ont besoin pour être compétitif par rapport aux élevages des gros intégrateurs, comme CP ou Japfa, que ce soit du côté des aliments, de la génétique ou de conseils techniques. Nous ne vendons pas que de l'aliment, mais un package complet avec le support technique apporté par nos propres équipes et un vrai programme de formation des éleveurs », explique Gabor Fluit, directeur de De Heus Vietnam. Il est trilingue néerlandais, anglais, vietnamien, et est entré en 2007 dans le groupe avec une formation en finance et marketing. Il assure la direction de toute la zone Asie du Sud-Est : les usines existantes (Vietnam, Myanmar) et l'exportation à partir de ces bases vers le Cambodge, où une prochaine implantation est envisagée, les Philippines, et le Bangladesh.

Ne pas rater d'opportunités

« En Europe, le marché est saturé, mais dans des marchés comme ici, la rapidité de la croissance impose de s'adapter très vite pour ne rater aucune opportunité. Nous avons la chance d'être un groupe familial dans lequel les décisions sont très rapidement prises et qui n'a pas peur de construire des usines, avant même que les autres soient arrivées à saturation, car les volumes montent très vite. Nous concevons les usines pour qu'elles puissent aisément grandir avec de la place pour de nouvelles lignes et de nouvelles capacités de stockage, explique le dirigeant. Le Vietnam a décidé d'intégrer le monde économique international et il existe ici un réel esprit entrepreneurial. Il est possible de faire un vrai parallèle entre les Pays-Bas d'antan et le Vietnam actuel. Nous croyons dans un modèle de fermiers indépendants même s'il y a un quart de la production qui est intégrée, surtout en poulet de chair blanc. Mais, sur le marché libre tant en poulet coloré (dominant ici) qu'en porc ou en lait, c'est celui qui détient la génétique qui donnera l'orientation au marché, d'où notre joint-venture avec Belgabroed par exemple. Nous sommes plus ici dans un modèle européen qu'américain. »

La tentation du vrac

Quand l'entreprise est arrivée au Vietnam, l'essentiel du marché libre (hors intégration) était porté par des distributeurs assurant la logistique du dernier kilomètre et soutenant l'élevage par le crédit. « Mais il existe de plus en plus de grosses fermes qui s'approvisionnent en direct. Ce qui représente aujourd'hui environ un tiers des ventes, je pense que ce sera 50/50 dans les trois ans », poursuit le dirigeant qui propose également des solutions de financement aux exploitations car, pour lui, c'est tout le marché qui évolue.

Ainsi, dans un marché où le sac domine toujours, De Heus veut pousser le vrac, tout d'abord dans la réception de ses matières premières, majoritairement reçues en sac, puis déconditionnées manuellement dans les usines. L'unité de Vinh Phuc est ainsi dotée de cinq silos verticaux de chacun 2 500 t pour le maïs grain, le blé et l'avoine, sans oublier des stockages à plat en sac voire en big bag. Si le manioc et les brisures de riz sont principalement reçus en sacs, le maïs et ses coproduits broyés sont en effet déjà reçus en vrac, et reconditionnés sur place en big bag. De Heus veut aussi développer le vrac en aval et a ainsi introduit son premier camion vrac pour la livraison en élevage en 2014 dans le Sud. Au Nord-Vietnam, seuls 5 % des volumes sont aujourd'hui livrés en vrac, mais la tendance est là.

Yanne Boloh

Le laboratoire de l'usine effectue des analyses NIR sur les échantillons prélevés à la réception et en fabrication.

Y. BOLOH

Les machines de l'usine sont quasiment toutes néerlandaises.

Y. BOLOH

Y. BOLOH

Dans un marché où le sac domine toujours, De Heus veut pousser le vrac, tout d'abord dans la réception de ses matières premières. L'unité de Vinh Phuc est ainsi dotée de cinq silos verticaux de 2 500 t de capacité chacun.

Y. BOLOH

Y. BOLOH

Y. BOLOH

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