Agrial : un accord-cadre avec l'Inra
Agrial a créé un cadre administratif et fonctionnel qui encourage la rencontre entre la recherche scientifique de l'Inra et les applications sur le terrain.
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Faciliter et intensifier le travail de collaboration dans les deux sens. C'est tout l'enjeu du partenariat mis en place entre l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) et Agrial et qui s'est formalisé dernièrement avec la signature d'un accord-cadre de collaboration depuis début 2015. Pour le groupe coopératif, c'est une suite logique qui va aussi permettre de donner de la cohérence à la diversité des travaux menés de concert avec l'institut. L'Inra est un partenaire historique informel d'Agrial, depuis plus de trente ans, et les tout premiers travaux collaboratifs avaient démarré dans le secteur de la nutrition animale avec l'Inra de Rennes.
La mise en place d'un service support recherche et développement au sein d'Agrial, fin 2012 (lire encadré), pour toutes les branches de la coopérative a aussi contribué à faire décoller la fusée. « Mais c'est surtout le succès de nos collaborations passées et en cours qui a alimenté notre capacité à mettre sur pied un accord-cadre, insiste Eric Lesage, directeur du service en question. L'accord-cadre a été élaboré sur cette base durant toute l'année 2014. » Ce dernier a la vocation d'accroître les projets développés en commun, d'en développer de nouveaux et de former les ingénieurs d'Agrial. Les domaines ciblés sont ceux de la production agricole et de la transformation agroalimentaire et de leurs capacités à répondre aux enjeux techniques, économiques, environnementaux et sociétaux. Les productions concernées recouvrent les secteurs d'activité d'Agrial à savoir les légumes, les productions animales, l'arboriculture cidricole, la conduite agronomique, la gestion de l'exploitation ou encore les attentes sociétales. Des échanges particulièrement intensifs sont menés dans le secteur de la production laitière.
Mise à disposition d'une ingénieure
Depuis janvier 2010 déjà, le partenariat avait monté d'un cran en puissance, avec l'embauche par Agrial de Ségolène Colette. Cette ingénieure est alors mise à disposition de l'Inra pour le suivi des projets communs. En cinq ans, le poste s'est bien installé, preuve qu'un vrai besoin existait. « Je suis chargée de suivre les travaux menés en commun et la mise en application dans le réseau Agrial Grandeur Nature qui regroupe des fermes partenaires pour la validation sur le terrain de nouvelles pratiques », explique la chargée de mission scientifique. « Cette embauche a permis à nos deux structures de trouver une proximité nouvelle. Pour Agrial, de mieux comprendre la gestion de projets scientifiques et pour l'Inra, de mieux comprendre la gestion de projets de mise en applications, note Eric Lesage. Ségolène Colette travaille ainsi à faire vivre les protocoles expérimentaux dans ce sens du partenariat. Nous nous donnons des moyens de mieux nous comprendre, et nous voulons créer des points de rencontre concrets entre nos deux mondes. Nous orchestrons cette réunion de manière pratique. Il faut que les contacts puissent s'initier de manière fluide des deux côtés. »
Du sens aux missions de chacun
Pour le directeur du service innovation, recherche et développement, « ce rapprochement donne du sens à nos missions respectives vers un objectif commun d'une agriculture performante sur ses aspects économiques, environnementaux et sociétaux. Pour nos travaux de mise en application, c'est important de savoir qu'on a un soutien en recherche fondamentale. Du côté de l'Inra, c'est important d'entretenir de vraies perspectives de mise en application. Nos deux approches de la recherche sont complémentaires, car elles permettent de valider à grande échelle les apports de l'expérimentation scientifique ».
Rester en proximité
L'accord-cadre a été signé avec l'Inra à l'échelon national. « Nous avons des programmes de recherche initiés avec plusieurs des dix-sept centres de l'Inra. Mais nous voulons rester en proximité avec le territoire, car les agriculteurs adhérents d'Agrial - ceux qui utilisent le progrès scientifique issu des travaux menés en commun -, ont des attentes bien particulières en fonction des spécialités locales, appuie Eric Lesage. Etre partenaire de l'Inra dans le Sud-Est ou la région Centre aurait moins de sens. Le grand Ouest français reste le coeur de notre zone d'action et dans la réalité nous sommes effectivement très proches des stations de l'Inra, de Rennes, du Pin-au-Haras (Orne), Paris/Jouy-en-Josas et Clermont-Ferrand/Theix. Nous voulons trouver les bonnes solutions aux bons endroits. » Des nouveautés issues de ces recherches seraient déjà prêtes à sortir des cartons. Des annonces pourraient être faites en première partie d'année 2016.
Camille Michel
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