Agora accompagne ses adhérents en semis sous couverts
La coopérative de Picardie, Agora, s'intéresse aux couverts d'intercultures, aux plantes compagnes et à l'implantation de céréales dans des légumineuses.
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Epauler les agriculteurs dans la mise en place d'itinéraires innovants sur le plan agronomique et qui permettent de réduire les coûts de production et de garantir rendement et qualité, tel est l'objectif d'Agora lors de l'organisation chaque année de son Agroforum pendant l'hiver, et de la mise en place de sa plate-forme expérimentale de Mouchy-le-Chatel (Oise). Intéressée de longue date par les couverts en intercultures, l'équipe agronomique de la coopérative, conduite par Luc Vandeputte, s'est focalisée depuis deux ans, sur les plantes compagnes en colza et les implantations de céréales dans un couvert vivant.
Faire d'une contrainte, un atout
« Nous avons engagé des expérimentations pour mesurer l'intérêt des différentes espèces de couverts en interculture et transformer pour les agriculteurs, une contrainte réglementaire en atout agronomique », explique Dorine Poncet, conseillère agronomique de la région Pays de France, chez Agora. La coopérative vient de publier une plaquette qui résume l'ensemble de ses résultats et continue de tester un éventail très large d'associations selon la facilité de semis, le coût du couvert, la vitesse d'implantation, la culture qui va suivre et le travail du sol qui sera ou pas mis en oeuvre pour l'implanter. « Une partie des couverts que nos adhérents sont amenés à implanter en interculture, peut servir à améliorer l'autonomie fourragère des exploitations d'élevage, ajoute son collègue Stéphane Meesemaecker. C'est pourquoi, nous testons également des mélanges de Cipan fourragers, à base de colza fourrager, trèfle, lentilles, luzerne... destinés à être récoltés en octobre soit en ensilage soit en enrubannage. »
La technique des semis sous couverts vivants
Chez Agora, la notion de couverts va bien au-delà des intercultures, puisque la coop a aussi choisi d'accompagner ses adhérents désireux de tester l'implantation de colza ou de céréales dans un couvert. L'an dernier, elle avait mis en place sur sa plate-forme de Mouchy-le-Chatel, des expérimentations plantes compagnes en colza, avec l'appui de Terres Inovia. Les premiers résultats ont été présentés aux agriculteurs, au cours de l'Agroforum d'Agora, le 3 février dernier. « Lors de cette rencontre, nous avons également abordé les semis sous couverts vivants, une technique qui entre dans le cadre de l'agriculture de conservation, précise Laurent Gatine, conseiller dans le secteur Picardie verte. Le principe consiste à laisser le sol avec un couvert tout au long de la rotation, en se passant de mécanisation. Il s'agit d'itinéraires complètement innovants pour lesquels les agriculteurs ont très peu de références. C'est la raison pour laquelle, nous avons choisi de nous y intéresser. » Fort de l'expérience de Nicolas Borgoo, adhérent de la coop, qui depuis cinq ans a développé le semis sous couverts de trèfle et de luzerne sur son exploitation, Agora a mis en place des essais avec du blé implanté dans trois couverts de trèfle blanc nain, luzerne et lotier corniculé. Son objectif : vérifier l'intérêt de la technique et affiner le désherbage et la fertilisation azotée de la culture. « La présence d'un couvert de légumineuses est surtout intéressante en petites terres, dans les sols où le facteur limitant est l'eau, souligne Nicolas Borgoo. Les cultures se comportent mieux et ont besoin de moins d'engrais et de produits phytos et en particulier d'herbicides .» « La difficulté est d'identifier le programme de désherbage qui va permettre de maintenir le couvert sans qu'il ne gêne trop la culture en place, ajoute Laurent Gatine. C'est l'une des questions auxquelles nous allons tenter de répondre cette année au travers de nos 400 microparcelles d'essais désherbage. »
Blandine Cailliez
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