InVivo NSA Vietnam vise une croissance à deux chiffres
Au Vietnam, InVivo NSA poursuit ses investissements technologiques, mise sur une génétique performante et cherche à s'étendre au Cambodge.
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Située dans le delta du Mekong, dans la province de Dong Thap, la nouvelle usine d'aliments pour animaux d'InVivo NSA fournit les élevages de porcs et de volailles du sud du Vietnam. Elle s'ajoute aux quatre autres usines que le groupe détient déjà dans le pays. La première dans le nord, à Hanoï, et les trois autres proches de Ho-Chi-Minh-Ville : deux sur le site historique de Binh Duong, la première pour les aliments pour animaux terrestres et la seconde pour poissons, panga et tilapia principalement, ainsi qu'un site dédié aux crevettes. Avec un total de 320 000 t produites en 2013, InVivo NSA est toutefois en deçà de ses prévisions et de ses capacités de production.
Se lancer sur le marché du ruminant
« Cette année, nous repartons très fort et nous devrions donc renouer avec une croissance à deux chiffres. Le Vietnam vient en effet de connaître des années compliquées avec, notamment, le ralentissement du marché du panga, une épidémie de fièvre aphteuse en porcs et l'EMS en crevettes, explique Christophe Guillaume, directeur d'InVivo Vietnam, alors que les années 2004-2010 avaient été très porteuses, avec l'explosion des aliments pour le panga, mais aussi le début de la rationalisation des productions animales. » Outre la diversification dans les espèces de poissons, le renforcement de ses positions en porcs, volailles et crevettes, InVivo veut se lancer sur le marché du ruminant qui, quasiment inexistant, il y a cinq ans, se développe autour de Dalat. Une croissance qu'il compte bien accompagner en augmentant la capacité de production de la nouvelle usine de Dong Thap. Elle devrait recevoir une seconde presse et s'étendre avec un entrepôt équipé d'un quai pour recevoir les matières premières par bateau. Cette installation lui permettra également d'expédier des aliments finis vers le Cambodge ou le groupe compte intensifier son implantation. La zone nord ne sera pas oubliée puisqu'un projet d'usine proche d'Hanoï est en réflexion.
Une recherche de taille impressionnante
Déclinant deux marques, Ocialis en aquaculture et Guyomarc'h pour les animaux terrestres, le groupe s'appuie sur ses trois centres de recherche localisés au Vietnam en aviculture, en porc et en aquaculture, mais aussi sur l'expertise du groupe.
« Nous travaillons en réseau au niveau international pour déterminer les expérimentations à conduire et diffuser les résultats », explique Dao Huy Phong, directeur de la recherche. Impressionnante, la station de Nha Be s'étend sur 24 ha combinant bassins grandeur réelle pour les essais sur les poissons et les crevettes, mais également des installations expérimentales pour tester notamment la digestibilité. Une des rares installations de ce type au monde. « Cela nous permet de valider notre propre formulation et de tester de nouvelles solutions comme les aliments panga 100 % végétal que nous avons lancés pour une filière dédiée. Mais nous assurons aussi des prestations de service pour des sociétés d'additifs par exemple », explique le chercheur. Si les stations expérimentales n'ont pas vocation à devenir des centres de profit, la vente des produits et des prestations de service lui permet d'être quasiment à l'équilibre.
Les produits finis des fermes expérimentales trouvent des débouchés bien valorisés, comme la « boutique 100 % » ouverte il y a un an par Christelle Vigot, dans le district 2 d'Ho-Chi-Minh-Ville, où vivent la majorité des expatriés. « Nous avons aussi des clients vietnamiens car, ici, la culture du bien manger est bien établie », explique la propriétaire. Pour faire le lien entre la qualité de l'alimentation des animaux et les produits finis, elle a d'ailleurs eu l'idée de détourner des sacs d'aliments d'InVivo en... abat-jour.
Nouvel accord avec le groupe Grimaud
Mais surtout InVivo NSA Vietnam attend beaucoup du nouvel accord de partenariat avec le groupe Grimaud, en génétique porcine. « Nous avons démarré ce type de partenariat financier (création d'une joint-venture) pour les canards, il y a trois ans, rappelle Christophe Guillaume. Disposer d'une génétique performante, nous permet d'adapter notre formulation pour assurer des performances maximales en élevage. Ce mois d'avril, nous allons sortir nos premières cochettes. Ici, développer la génétique porcine est impératif, car la productivité des races locales est assez faible. Enfin, nous conduisons la même démarche en crevettes, un projet qui sera opérationnel fin 2014. » Avec ses nouvelles souches pour lesquelles les aliments seront adaptés, InVivo espère contrer la concurrence. De nombreux autres producteurs d'aliments proposent en effet de la génétique étrangère comme Japfa ou Proconco. Sans compter la pression des concurrents sur la production d'aliments elle-même : ainsi le dernier arrivé, De Heus vient-il d'annoncer la construction de sa cinquième usine.
Yanne Boloh
La prise d'échantillons et l'ensachage.
La station de Nha Be s'étend sur 24 ha combinant bassins grandeur réelle pour les essais sur les poissons et les crevettes mais aussi des installations expérimentales pour tester notamment la digestibilité.
Christophe Guillaume, directeur d'InVivo NSA Vietnam : « Cette année, nous repartons très fort. »
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