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VU À L'ÉTRANGER L'Europe centrale, comme complément pour Axéréal

Axéréal va construire de nouveaux silos, comme celui-ci à Miske, en Hongrie, pour mailler le territoire et tripler sa collecte en Europe centrale.

En Europe centrale, Axéréal reproduit à moindre échelle, son schéma d'organisation français en filières : semences, production, puis transformation ou exportation.

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L'aventure a commencé en 2000, avec une prise de participation d'Epis-Centre dans la malterie croate de Boortmalt. Il fallait trouver sur place de l'orge de brasserie. Un collaborateur est envoyé pour prospecter des exploitations et les aider à produire. Mais pour prétendre travailler à l'étranger, il faut y être présent et disposer d'implantations. Axéréal l'a bien compris, au travers de ses filiales Boortmalt et Granit international. Un choix courageux et visionnaire qui sera payant puisque les activités du groupe prospèrent aujourd'hui en Europe centrale. Ainsi la coopérative développe des activités de la semence au trading international le long du Danube (Hongrie, Serbie, Croatie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie).

Acteur de la mondialisation

Présent depuis plus de douze ans en Europe centrale, le groupe souhaite y poursuivre son ancrage. Avoir un autre choix que la France est un atout considérable pour assurer une permanence auprès des clients, tout comme avoir des capacités de stockage sur place est un gage de sécurité d'approvisionnement. De même, trouver au plus près l'orge de brasserie pour la malterie est devenu indispensable en termes de coût et de logistique. Développer ses propres semences et faire des échanges avec la France constitue une opportunité. Apporter un savoir-faire, des innovations et des techniques agronomiques permettent souvent de faire la différence. Pour y arriver, cela peut passer par des partenariats comme c'est déjà le cas avec Florimond Desprez, chacun étant à 50 % dans la société de semences Isterra. « Les besoins en semences sont considérables. Le champ du possible est important, car ce sont des pays où tout reste à faire », précise Janos Barath, le directeur d'Isterra. Des partenariats locaux sont à envisager. « Pour bâtir des filières, il faut une volonté, des hommes, des investissements et du temps, précise Thierry Renard, porte-parole d'Axéréal. Nos relations avec nos trois cents fournisseurs agriculteurs et nos clients s'inscrivent dans cette vision de long terme. »

Un nouvel élan

Travailler en Europe de l'Est n'est jamais facile, car le contexte politique, économique et agronomique est très différent d'un pays à l'autre. L'Ukraine ne fait plus rêver personne et bien des entreprises pansent leurs plaies. Il n'en est pas de même dans les anciens Peco qui restent plus accessibles aujourd'hui, car la plupart sont membres de l'Union européenne. Plusieurs groupes français y sont présents avec la même logique de filières, comme Soufflet ou Vivescia. « Axéréal souhaite donner un nouvel élan à cette activité, souligne Janos Barath. Les pistes ne manquent pas, à nous d'être précurseurs. Il faut développer les services, car les nouvelles normes agroenvironnementales arriveront dans ces pays. A la vente du simple produit, il faut ajouter une plus-value liée au service, comme les trichogrammes par rapport à la pyrale, la méthode strip-till pour limiter l'érosion ou encore des méthodes culturales qui permettraient trois récoltes en deux ans (orge d'hiver/soja/blé). »

La Berd en appui

Axéréal est aussi très attentif à l'évolution inéluctable des structures agricoles. L'arrivée des nouvelles technologies et notamment du GPS dans les grandes plaines est une opportunité pour se différencier. La sortie de terre des premiers méthaniseurs en est peut-être une autre. Mais les infrastructures générales restent bien fragiles. « La prudence est de mise, tient à rappeler Thierry Renard. Surtout, il ne faut jamais oublier notre mission auprès de nos adhérents de la région Centre, la stratégie initiale étant de bâtir des filières de façon complémentaire pour assurer les développements de nos activités. » De nouveaux investissements pourront bientôt être réalisés puisque la Berd (1) a accordé, en mai dernier, un apport de 38 M€ au groupe, sous forme de capital et de prêts, pour soutenir l'expansion et l'intensification de ses activités en Europe centrale.

Christophe Dequidt

(1) Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

Janos Barath, directeur d'Isterra.

C. DEQUIDT

Thierry Renard, directeur de la communication d'Axéréal.

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