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La Scara porte un intérêt maximum à ses adhérents

Agnès Duwer, directrice générale et Jean-Pierre Flogny, président.« Le modèle coopératif revient au goût du jour. Il faut savoir le vendre. »C. FAIMALI

La coop auboise met en lumière et récompense l'implication de ses adhérents, en tant qu'actionnaires avec un intérêt aux parts au taux maximum autorisé.

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« Les adhérents sont à la fois nos fournisseurs de matières premières agricoles, nos clients pour l'agrofourniture et nos actionnaires, rappelle Agnès Duwer, directrice générale de la Scara, à Arcis-sur-Aube. On se focalise toujours sur l'agriculteur fournisseur et client, mais l'on ne se demande pas ce qu'il attend de son capital investi dans la coop. Or, prendre du capital social à la Scara, c'est investir dans une société qui est capable de rémunérer correctement. C'est tout, sauf un inconvénient. Au-delà de la relation d'usage de l'adhérent avec sa coopérative, c'est à la fois sécurisant et rentable. » Pour le démontrer à ses adhérents, la coopérative s'est engagée à leur verser un intérêt aux parts au taux maximum autorisé (3,25 % sur 2012-2013) pour les cinq prochaines années, et ce, quelle que soit la conjoncture. Ce taux maximum autorisé est fixé chaque année par décret par rapport au taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées. « Tous les adhérents de la Scara (s'ils y restent encore cinq ans) sont assurés d'avoir cette rémunération. »

Se placer dans une perspective à moyen terme

Une rémunération à 3,25 % du capital correspond pour la Scara à 92 000 € par an en moyenne, auquels s'ajoutent 14 700 € pour les associés non coopérateurs (anciens adhérents) qui en bénéficient également. « Nous avons provisionné 179 800 € lors de l'assemblée générale 2012, puis l'équivalent des intérêts d'une campagne en décembre 2013. Il en sera de même pour les suivantes. Notre structure financière nous le permet. »

Ce contrat a pour objectif de rappeler que les actionnaires existent et que la Scara doit aussi être performante pour eux. « Cela a permis d'échanger avec nos adhérents sur cet aspect que l'on aborde rarement, souligne Jean-Pierre Flogny, président de la Scara. Un contrat sur cinq ans, c'est permettre aux adhérents de se placer dans une perspective de moyen terme, pour ne pas toujours penser au court terme. L'impact ne sera pas visible immédiatement pour la coopérative, mais plutôt sur le moyen long terme. Si le conseil d'administration et les adhérents le souhaitent, ce contrat perdurera au-delà des cinq ans. »

Une communication portée par les adhérents

Sa mise en place constitue une des pierres du Défi coopératif que la Scara est en train de construire pour se démarquer du négoce bien présent dans la région, en allant au-delà de la vente appro et céréales. « Les valeurs de la coopération n'ont jamais été plus modernes qu'aujourd'hui, estime Jean-Pierre Flogny. Cela revient au goût du jour. Il faut maintenant savoir vendre ce modèle aux agriculteurs. » Au printemps 2014, la Scara, qui jusqu'à présent était discrète en matière de communication, a créé une plaquette corporate à destination des parties prenantes. Déclinée en six versions avec pour chacune, un homme ou une femme en photo adhérant à la Scara, fier de porter les couleurs de sa coopérative. Elle met en avant les adhérents et leur diversité. Un club entièrement tourné vers l'innovation (Club Scara innovation) a également été lancé début 2014 impliquant fortement les adhérents. Différents rendez-vous, visites et conférences sont ainsi organisés tout au long de l'année autour d'un thème (la fertilité des sols pour 2014). Les membres du club présentent ensuite l'ensemble des résultats collectés à tous les adhérents lors des journées agronomiques de juin. « Toutes ces actions, et bien d'autres encore au quotidien, vont permettre de concrétiser notre Défi coopératif », conclut Agnès Duwer.

Chantal Urvoy

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