Créer son logiciel de préco phytos
Le négoce Agridor s'est équipé d'un logiciel de préconisation phytos, « cousu main », adapté à ses besoins et ses moyens.
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«Très simple à utiliser, très facile d'accès. » Eric Fournié, technico-commercial du négoce Agridor, en Dordogne, joint les gestes à la parole et manipule aisément, depuis son PC portable, le logiciel de préconisation phytos, Phycons, élaboré dans le cadre du nouvel agrément phyto. Depuis mi-avril, il se rôde à cet outil conçu par l'informaticien de la maison, Philippe Forget, chef de projet à la société informatique Eleusys basée à Sarlat. Et pourtant, l'informatique n'est pas le « dada » d'Eric Fournié, il s'en servait jusque-là principalement pour consulter le fichier clients. « Je continue toutefois à réaliser sur papier mes calendriers de traitements », précise-t-il. Retour sur un challenge réussi.
1. CHOISIR LE PARTENAIRE INFORMATIQUE
La directrice générale du négoce, Isabelle Prélat-Chassagne avait démarché plusieurs sociétés informatiques. « Les gars n'accrochaient pas lors des démonstrations. Je voulais un outil simple qui pouvait être relié à notre logiciel de gestion commerciale, installé précédemment par Eleusys, tout en respectant l'obligation que les échanges soient techniques (fiches clients et base produits) et non commerciaux. »
Son souhait a été exaucé avec Philippe Forget qui a proposé de relever le défi lors d'un échange avec la jeune négociante. En trente jours répartis sur trois mois, il a mis au point Phycons. « Il revient moins cher que les autres produits du marché », souligne Isabelle Prélat-Chassagne. Et il est dimensionné aux besoins de cette petite structure de 8 M€ de chiffre d'affaires. Il pourrait d'ailleurs être développé auprès d'autres entreprises. Parallèlement, la société Lexagri fournit et met à jour les données préconisations techniciens via son service Bas'agri.
2. SIMPLIFIER AU MAXIMUM
La configuration de Phycons est des plus sobres. Sur la page d'accueil, sont positionnés quatre boutons : trois pour la recherche d'informations sur les produits, les cultures, les clients et un quatrième, fiche conseil, qui est le coeur du logiciel. Un clic sur ce dernier et la liste des fiches conseils déjà enregistrées s'affiche. Chaque fiche comporte, entre autres, le nom du conseiller et son numéro de Certiphyto et respecte chaque point du référentiel de la certification d'entreprise : type de fiche (individuelle, collective), type de préco (ponctuelle, morte-saison) etc. Une spécificité propre au négoce y figure : les domaines concernés par la conditionnalité, car Agridor anime un réseau SCA. Pour gagner du temps, des phrases types élaborées par les TC sont proposées pour le motif de la visite, les observations ou encore la justification de l'intervention. Un bouton « vérification du risque » permet de contrôler la compatibilité de tout mélange. A défaut d'un tel contrôle, tout risque est signalé par l'écriture rouge du traitement. Et, l'item « Méthode alternative » est présent.Une fois le conseil validé, la fiche traitement s'affiche avec les stades de végétation illustrés par des photos ou des dessins. Les fiches peuvent être imprimées, voire envoyées par mail sur accord signé de l'agriculteur.
3. FAIRE ÉVALUER ET ÉVOLUER LE PRODUIT
Le logiciel finalisé a été testé par les TC lors d'une journée de formation. Une nouvelle version a alors vu le jour. Auparavant, l'audit à blanc pour la certification phytos (obtenue en mai avec zéro non conformité) a amené également des améliorations. A ce jour, d'autres points d'évolution sont au programme : édition d'un calendrier de traitements illustré par des photos et duplication de fiches dans le cas du conseil de morte-saison, afin d'éviter les saisies répétitives d'une campagne sur l'autre.
Hélène Laurandel
Pour faciliter la lisibilité, des photos ou des dessins illustrent les stades végétatifs.
Eric Fournié et ses six collègues font part régulièrement des points à améliorer.
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