Centre-Val de Loire Une année haute en couleur
La région a été le théâtre de mouvements du côté du négoce, alors que les OS consolident leurs dispositifs de stockage.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Ce n’était pas arrivé depuis quelques années, le paysage des négoces évolue. D’abord avec la création d’une nouvelle entreprise, ADN, Aux désirs de nature, dont le siège social se situe à Bourges. Dominique Deschamps, ancien directeur commercial d'Axéréal, et son frère ont créé un négoce fondé sur les services, l’accompagnement des chefs d’entreprise et le développement des produits locaux. Dans le Loir-et-Cher, Phyto Service a été contraint de baisser le rideau. Le négoce, en liquidation judiciaire, comptait quinze magasins répartis dans douze départements, 51 salariés, 44 M€ de chiffres d’affaires en 2020. De son côté, Royagri (Cher) poursuit son développement avec l’acquisition des Ets Silvain dans la Nièvre. À noter, côté coop, l’arrivée de Pierrick Pigot, à 30 ans, comme directeur de la coopérative de Puiseaux.
Mercato des silos
Sur le terrain, les plans silos d'Axéréal (où l’e-commerce représente désormais 7 % des flux) et de la Scael sont stabilisés. La coopérative d’Eure-et-Loir a cédé un silo de transfert de 70 000 t à Gellainville, et a reconstruit 55 000 t de stockage. « Entre la vente, les économies d’entretien et l’investissement du stockage, nous avons économisé 300 000 € », note le DG, Jean-Sébastien Loyer. La Scael a également converti son silo de Toury en bio, passant ainsi de 4 000 à 7 000 t/an, et a construit une distillerie (1 M€) près de Châteaudun. Elle a produit ses premiers litres d’huile essentielle de lavandin cet été. 550 ha seront plantés dans deux ans, et la coopérative recherche de nouvelles plantes à distiller.
Fait original, un silo a changé de main. À Ormes (Loiret), les Ets Pissier louent à la commune un silo de 10 000 t, exploité jusqu’à présent par Axéréal. « C’est une belle opportunité pour accentuer notre présence dans ce secteur », souligne Antoine Pissier, qui réfléchit à remettre en état la ligne de chemin de fer. Le négociant du Loir-et-Cher construit actuellement un silo de 6 000 t à Argent-sur-Sauldre (Cher), ce qui portera à près de 100 000 t sa capacité de stockage. À quelques kilomètres, les silos de Martignon, eux, ont changé… de couleur ! Anne-Flore Martignon, la dirigeante du négoce, a fait appel à l’artiste Claude Pasquer, dans le cadre de l’opération « Allons voir », pour peindre les cellules et modifier le regard des habitants sur cet outil industriel.
Des méthaniseurs en pause
Bonneval Beauce et Perche (440 000 t de collecte/an) fait état de son côté d'une inflation de 600 000 € de ses coûts d'électricité, soit + 1,5 €/t collectée. Elle prévoit ainsi l’installation de 3 600 m2 de photovoltaïque sur des bâtiments. En revanche, les projets de biogaz sont en pause. « Les matières premières sont passées de 6,3 à 7,5 M€, les taux d’intérêt et le prix de l’électricité grimpent… Il y a trop d’incertitudes. Nous prendrons notre décision définitive en mars 2023 », fait savoir Guillaume Rivet, le directeur de la coopérative. Ces deux méthaniseurs portés par 40 agriculteurs auraient permis de monter des filières de diversification, comme le sarrasin dans le Perche. D’autres filières se développent, comme le blé responsable avec Panzani, mis en place cette année par les Ets Pissier. De son côté, Axéréal a franchi le million de tonnes de grains collectés sous cahier des charges (HVE, bas carbone, sans résidu de pesticides…).
Sommaire
Le palmarès des coops et des négoces 2023
Pour accéder à l'ensembles nos offres :