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Optimiser les livraisons en élevage

L’augmentation des prix des carburants mais aussi des salaires des chauffeurs accentuent l’obligation d’efficacité dans les livraisons des aliments pour animaux en élevage. Outre le taux de remplissage de véhicules, l’optimisation des tournées s’appuie sur la connaissance du terrain. Les nouvelles technologies aident à maximaliser les kilomètres utiles, même si les bonnes vieilles cartes ornent toujours les murs des bureaux.

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L’année 2023 est gravée en lettres rouges dans les agendas des logisticiens chargés de la livraison des quelque 20 Mt annuelles d’aliments pour animaux dans les élevages français : l’explosion des cours de l’énergie se double du nouvel accord salarial dans le transport routier (+6 % de salaires des chauffeurs depuis le 1er décembre 2022). La récurrence des livraisons avec des fréquences qui peuvent être hebdomadaires, voire plus courtes, constitue l’un des challenges de l’organisation des tournées, l’autre étant l’autonomie des éleveurs dans la prise de commande qui vient souvent gonfler les livraisons du vendredi.

1 Inciter à la commande précoce

Ainsi, les fabricants d’aliments ont mis en place des incitations à la commande précoce (48 ou 72 heures avant livraison), à la commande en volume (l’idéal étant le camion complet, soit 28 t pour un semi-remorque) et à la livraison de cœur de semaine (mardi-jeudi). Mais il faut passer à la vitesse supérieure pour lisser les livraisons et maîtriser les coûts. Les nouvelles technologies sont mises à contribution, que ce soit dans les OAD d’optimisation de tournées ou dans l’automatisation des échanges. Et si le rôle des technico-commerciaux et du téléphone de l’usine reste important dans les prises de commande, les extranets viennent offrir de nouvelles opportunités tant pour les éleveurs que pour la fabrication. « Nous expérimentons la prise de commande directement par smartphone, notamment en volailles », illustre d’ailleurs Sylvain Baudry, DG de Soréal et de Logivia.

2 Augmenter le taux de chargement

« Pour optimiser nos livraisons, nous restons très visuels avec nos cartes, même si nous utilisons un logiciel pour nous aider. Nous en installons d’ailleurs un nouveau en ce moment pour être connectés avec les autres usines du groupe afin d’optimiser encore plus », fait savoir Valérie Rodriguez, responsable logistique chez Huttepain aliments (groupe LDC), qui fabrique 300 000 t d’aliments par an et où le taux de remplissage atteint 93 %. Dans les usines pluri-espèces, les grilles tarifaires sont établies pour inciter à la commande de camions complets ou en volumes. Elles intègrent parfois aussi une remise spécifique pour les livraisons de début ou cœur de semaine. Certains fabricants ne font partir un camion que lorsqu’il est plein.

3 Maîtriser les charges fixes

Le premier levier de maîtrise des charges fixes est l’amplitude des heures de livraisons pour faire rouler les camions en deux équipes. La massification paye soit au sein d’une organisation comme Logivia (140 moteurs en nutrition animale, collecte et distribution), soit par les transporteurs assurant des prestations de service pour plusieurs fabricants, éventuellement concurrents, qui organisent des retours en charge. Dans certains cas, les camions de livraison reviennent aussi avec des matières premières pour l’usine. « Nous établissons chaque année des zones dans lesquelles nous livrons deux fois par semaine avec une prise de commande 48 h à l’avance, explique Sylvain Baudry, mais les camions pleins partent n’importe quel jour avec une prise de commande à 72 h. »

4 Lier sécurité et gain de temps

Depuis plusieurs décennies, les fabricants d’aliments travaillent sur la sécurité en livraison pour la protection de leurs chauffeurs. À la Cavac, les éleveurs engagés dans la charte Logiplus bénéficient d’une remise de 80 c€ par tonne. Ils doivent disposer un panneau avec leur numéro de téléphone en entrée d’exploitation et chaque silo doit être clairement numéroté pour éviter toute erreur. La corde pour que le chauffeur puisse l’ouvrir sans monter doit être en bon état ainsi que la boîte aux lettres pour déposer le bon de livraison, l’angle de braquage doit être suffisant pour que le camion entre sans problème… « Nous avons commencé à installer des QR code sur les silos pour assurer la traçabilité des livraisons », confirme Sylvain Baudry. La sécurité de la livraison va de pair avec le gain de temps sur place.

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