Login

Mesurer la biodiversité des exploitations

Thomas Couëpel, président du groupe coopératif Le Gouessant, fait partie des agriculteurs testeurs d'AgriBest. Sa coopérative va déployer cet outil sur le terrain.

Depuis fin mai, l’autodiagnostic AgriBest est disponible. L’objectif est de le déployer massivement auprès des exploitations agricoles pour leur permettre de mesurer les effets de leurs pratiques sur la biodiversité, identifier les voies de progrès et valoriser les efforts faits.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Elles sont une bonne douzaine de coopératives à avoir fait tester, par certains de leurs agriculteurs, AgriBest, un autodiagnostic de la biodiversité des exploitations agricoles mis au point durant les trois dernières années par La Coopération agricole Ouest et CDC Biodiversité. « L’idée est d’emmener le plus grand nombre dans une dynamique d’amélioration de la biodiversité. Nous devons donc être incontestables sur le territoire national », précise Yoann Méry, délégué régional de LCA Ouest. Le 31 mai a eu lieu le lancement officiel d’AgriBest, disponible gratuitement sur le site internet https://agribest.fr ou en téléchargeant sur le smartphone l’appli dédiée. Cet outil s’adresse à l’ensemble des agriculteurs, ses utilisateurs finaux, et aux structures, privées ou publiques, qui souhaitent les accompagner, coopératives et négoces agricoles, chambres d’agriculture, collectivités. Il a été conçu pour être le plus simple possible comme le souligne dans son témoignage Thomas Couëpel, président du groupe Le Gouessant (ci-dessous).

Voici en cinq points l’essentiel sur cet autodiagnostic qui est une première marche pour aider à établir par la suite un plan de progrès autour d’un enjeu qui va devenir encore plus prégnant. Ainsi, dans le cadre des contrats de transition, cofinancés par des fonds Feader et régionaux, les Régions Bretagne et Pays de la Loire demandent, pour le volet biodiversité, la réalisation d’un autodiagnostic AgriBest.

1 15 pratiques agricoles évaluées

AgriBest permet de mesurer les impacts des pratiques agricoles sur l’accueil, la reproduction et la circulation de la biodiversité au niveau d’une exploitation agricole. Quinze pratiques sont évaluées : gestion de la matière organique, de la fertilisation, de la structure des sols, drainage, irrigation, cultures et couverts fleuris, gestion des adventices, des ravageurs, des maladies fongiques, bandes enherbées, couverts prairiaux, prairies permanentes, prairies à caractère naturel, éléments écologiques remarquables, haies.

Pour chacune de ces pratiques, un niveau de performance est attribué entre 0 et 5 selon le type d’action mis en place par l’agriculteur. Une note globale, en pourcentage de performance, est ensuite calculée.

2 Un module « services écosystémiques »

Un module « services écosystémiques » a été ajouté en 2022 pour rendre visible les effets des pratiques sur la biodiversité et les autres services, mais aussi faciliter des démarches de valorisation. Se basant sur le diagnostic qui a été réalisé, il permet d’évaluer le potentiel de dix services rendus par l’exploitation agricole en matière de biodiversité, gestion de l’eau, changement climatique et qualité de vie locale. Une exploitation qui sera au niveau 5 pour les quinze items cités précédemment aura ainsi un potentiel de services rendus de 100 %.

3 Simuler et comparer

L’agriculteur peut aussi visualiser sous forme de graphes la comparaison entre ses résultats et des références moyennes (Otex, Siqo, département, autres exploitations) afin de mieux évaluer la marge de progrès à réaliser en fonction de son système et de son territoire. Il peut également simuler l’impact de nouvelles pratiques sur ses performances en matière de biodiversité.

4 Valoriser les services rendus

« Deux objectifs ont sous-tendu la création d’AgriBest : réaliser un outil standard, accessible à tous, et capter de la valeur ajoutée en matière de biodiversité pour les pratiques fournissant des services et pour les efforts et progrès réalisés, commente Yoann Méry. On peut désormais aller voir les clients en aval, les GMS pour échanger sur nos pratiques en faveur de la biodiversité et ramener de la valeur dans les fermes. »

Yoann Méry, délégué régional de LCA Ouest.

5 Collectif ou individuel

Cet autodiagnostic peut être réalisé par l’agriculteur seul ou en groupe. La force du collectif est intéressante afin de massifier son usage et recueillir alors le plus de données possibles qui vont permettre des analyses plus fines pour notamment réaliser des comparaisons. Et elle doit surtout permettre la mise en place de projets structurants qui vont avoir des effets sur la biodiversité.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement