Le Sillon responsable, référentiel maison d’Océalia
Le groupe coopératif charentais a créé un référentiel pour évaluer et faire évoluer les pratiques dans les fermes, qui couvre tous les aspects de l’exploitation, du bien-être animal à la fertilisation. En aval, Océalia travaille à valoriser sa démarche, baptisée Le Sillon responsable, auprès de ses clients.
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Les objectifs d’Océalia sont ambitieux : d’ici à 2025, la coopérative basée à Cognac (Charente) vise plus de la moitié des surfaces de ses adhérents engagées dans sa démarche Le Sillon responsable. Ces derniers s’engagent à faire évoluer leurs pratiques, et peuvent, selon les productions, avoir accès à des contrats de production. La démarche est valorisée auprès des clients du groupe coopératif, avec l’idée que Le Sillon responsable soit un socle, pour aller ensuite vers d’autres référentiels ou certifications, selon le profil de l’exploitation. Le projet a débuté en octobre 2021, et Le Sillon responsable est sorti de terre en juin 2022.
Diagnostic à 360°
« Quand on a créé le référentiel, la première question que l’on s’est posé, c’est quelles sont les pratiques durables, avec un bénéfice économique et environnemental, que l’on peut mettre en place sur l’exploitation, et on les a recensées, retrace Thomas Perrier, coordinateur filières et transition agroécologique et référent de la démarche chez Océalia. L’objectif étant de faire un diagnostic à 360°. » C’est l’atout que met en avant la coopérative, alors que de nombreux cahiers des charges existent déjà : « Chacun à son angle d’attaque, mais nous avons voulu répondre à l’ensemble des enjeux », appuie Thomas Perrier. « Il ne s’agit pas de parler que du sol ou des IFT. C’est une démarche très globale », abonde Mathieu Staub, directeur général du groupe.
En fonction de ses pratiques, l’agriculteur obtient un score de zéro, un ou deux pour chacune des huit catégories, donnant un score global. « Pour être niveau un sur la ferme, il faut au minimum obtenir la note de un pour chaque catégorie du référentiel », précise Thomas Perrier. Ensuite, conseiller d’exploitation et producteur montent un plan d’action. « Chez moi, je vais travailler en particulier sur la restitution des pailles et les couverts végétaux », rapporte Fabrice Thibaudeau, installé sur 275 ha à Grézac (Charente-Maritime), en vignes et grandes cultures. Le vice-président de la coopérative, qui a obtenu le niveau un, ajoute : « Le conseiller d’exploitation est venu début 2022 faire un état des lieux des pratiques. C’est rassurant que ce soit lui, il connaît la ferme. » Xavier Boileau, conseiller d’exploitation dans les Deux-Sèvres, en a réalisé 18 sur la campagne 2022-2023 : « Il faut compter au minimum 1 h pour le diagnostic, et ensuite on discute du plan d’action. Les producteurs sont parfois surpris de voir qu’ils ont déjà mis en place certaines pratiques, cela permet aussi de montrer ce qu’ils font déjà de bien. »
Certification par un tiers
Outre l’envie de progresser, « ils sont motivés par la rentabilité », analyse Xavier Boileau, que ce soit grâce aux nouvelles pratiques en elles-mêmes, ou avec les contrats sur les productions, sur lesquels les agriculteurs engagés dans Le Sillon responsable sont prioritaires.
Gratuite pour la première campagne, la démarche est désormais payante, avec un engagement sur trois ans. Océalia indique que l’offre comprend aussi des chèques-services, donnant accès par exemple à des OAD, des analyses de sol ou des formations. La coopérative a engagé une procédure pour faire certifier Le Sillon responsable par un organisme tiers, « pour montrer que nous avons une démarche technique, agronomique, conduisant à des effets bénéfiques pour l’environnement », résume Mathieu Staub. Et d’ajouter : « Nous sommes aussi en discussion pour que Le Sillon responsable soit reconnu comme équivalent à la certification environnementale de niveau deux. »
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