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Cristal Union rémunère la décarbonation

Thomas Fleiter, responsable décarbonation agricole, William Huet, directeur agricole, Xavier Astolfi, DG de Cristal Union, et François Thierart, directeur de MyEasyFarm, ont présenté la démarche Cristal Vision empreinte zéro, à l'occasion d'une conférence de presse organisée par la coopérative, mercredi 10 décembre, à Paris.

Mercredi 10 décembre, Cristal Union a dévoilé Cristal Vision empreinte zéro, sa nouvelle démarche environnementale pour décarboner la culture de la betterave et embarquer l’ensemble de ses adhérents dans une transition rémunérée.

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Depuis quinze ans, Cristal Union investit annuellement plus de 100 M€ dans la décarbonation. Et cette année, la coopérative lance Cristal Vision empreinte zéro, une démarche globale et certifiée qui donne les moyens aux agriculteurs de protéger leurs sols et de décarboner leur culture de betterave.

« Nous avons beaucoup travaillé sur le Scope 1 et 2, maintenant nous nous attaquons à la matière première. Notre objectif est de réduire de 27,5 % les émissions de gaz à effet de serre pour l’activité agricole en 2030 par rapport à 2019. C’est une démarche que nous développons pour répondre à la demande de nos clients qui souhaitent que nous contribuions à réduire leur Scope 3. Et cette trajectoire a été validée par le Science-Based Targets Initiative (SBTi) », a introduit Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union, lors de la conférence de presse du mercredi 10 décembre, à Paris.

Un accompagnement personnalisé

Cette nouvelle démarche s’inscrit dans le prolongement de Cristal Vision, le premier référentiel agricole créé en 2015 pour encourager les agriculteurs à s’engager dans des pratiques agroécologiques. Forte de dix ans d’expérience, la coopérative élargit aujourd’hui le dispositif et y intègre le volet décarbonation avec le lancement de Cristal Vision empreinte zéro. Une démarche dans laquelle elle embarque ses 9 000 adhérents. « L’équité coopérative, c’est offrir à chacun les mêmes chances de progresser. C’est pourquoi notre dispositif est destiné à l’ensemble de nos adhérents. C’est aussi le meilleur moyen d’avoir un réel impact sur le climat. Être 9 000 à monter une marche sera plus impactant que 500 qui en montent 3 », souligne William Huet, directeur agricole de Cristal Union.

Pour piloter sa démarche, Cristal Union s’est associée à MyEasyFarm afin de développer un outil numérique capable d’évaluer l’empreinte carbone de chaque exploitation et de proposer des pistes d’amélioration. En vingt minutes, l’agriculteur renseigne ses pratiques (assolement, rendements, sols, engrais minéraux et organiques, couverts, etc.), puis l’outil calcule son score carbone, point de départ d’un accompagnement personnalisé visant à réduire les émissions de GES ou à augmenter la séquestration de carbone. « Les recommandations sont individualisées. Chaque agriculteur se voit proposer un panel de solutions et choisir celle qu’il veut mettre en place sur son exploitation », précise Thomas Fleiter, responsable décarbonation chez Cristal Union.

Le diagnostic, gratuit pour l’agriculteur, est financé par la coopérative. À ce jour, les 9 000 coopérateurs ont rentré leurs données dans l’outil. « Les données collectées offrent à la coopérative une vision précise des pratiques agricoles de ses adhérents », ajoute-t-il.

Des primes incitatives

Ces changements de pratiques sont d’ailleurs récompensés par une prime carbone versée par la coopérative. Elle atteint 1,50 € par tonne de betteraves lorsque les émissions annuelles moyennes de l’exploitation passent sous les 20 kg eq CO2 par tonne de betterave à 16°, puis 1 € entre 20 et 25 kg eq CO2 et 0,50 € entre 25 et 30 kg eq CO2.

« Ces primes carbone ont été calculées en fonction des efforts que les agriculteurs doivent réaliser pour arriver dans ces différentes tranches de résultats. À titre de comparaison, la moyenne nationale en betteraves se situe autour de 38 kg eq CO2/t selon l’Ademe », rappelle Thomas Fleiter. Les premières primes carbone seront versées en mars 2026. « Contrairement au label bas-carbone où le montant est moindre et perçu au bout de cinq ans, ces primes seront versées chaque année et la valorisation est deux à trois fois supérieure à celle des crédits carbone actuels », appuie-t-il.

Objectif : 4,5 M€ reversés en 2026

Le financement de ces incitations s’appuie sur l’offre Amplify ; les clients de Cristal Union qui y souscrivent paient une prime de durabilité sur le sucre et l’alcool, reversée sous forme de bonus aux agriculteurs engagés. Trois offres existent : décarbonation, agriculture régénérative et les deux approches combinées. Grâce à ce dispositif, 1,7 M€ a été redistribué en 2024 aux 850 adhérents engagés dans l’agroécologie. Pour 2025, 2,5 M€ devraient récompenser plus de 1 500 agriculteurs. « Pour 2026, nous visons 4 à 4,5 M€ de primes, avec l’ambition qu’un tiers de nos adhérents en bénéficient », projette Xavier Astolfi.

De plus, l’outil développé avec MyEasyFarm a été conçu pour être interopérable avec d’autres coopératives, afin de simplifier la charge administrative pour les agriculteurs. Demain, il permettra également de modéliser l’impact des changements de pratiques à grande échelle. Enfin, la coopérative travaille à intégrer MyEasyBiomass, destiné à mesurer, par satellite, les quantités de biomasse restituées au sol par les cultures de couverture, et donc quantifier la séquestration du carbone.

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