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Blé : l'Algérie tentée par la Russie

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C'est une dépêche qui a fait froid dans le dos à toute la communauté céréalière française. Début octobre, le service fédéral russe chargé du contrôle vétérinaire et sanitaire indiquait, à la suite de la visite d'une délégation algérienne, que « l'Algérie était fortement intéressée par l'importation de blé russe et envisagerait cette possibilité après avoir analysé les informations issues de l'audit » et « les résultats de l'inspection du lot de blé d'essai qui sera envoyé à l'Algérie dans un proche avenir ».

Vraie menace ou moyen de faire jouer la concurrence ? Les opérateurs français, premiers fournisseurs de l'Algérie (4,3 Mt sur 8,2 Mt en 2017-2018), s'interrogent. Alger a déjà goûté au blé russe après la défaillance de 2016. Mais depuis, la France a repris pied en Algérie, qui représente de loin sa première destination de vente.

Le sujet émeut jusque dans les rangs du gouvernement puisque le secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, Jean-Baptiste Lemoyne, a annoncé l'envoi d'une délégation française en Algérie début 2019. Déjà, lors de la version algérienne de son séminaire de promotion de l'offre française, le 16 octobre dernier, France export céréales s'est attachée à choyer ses partenaires. Si l'Office algérien des céréales (OAIC) ouvre effectivement son marché au blé russe, il devra relever dans son cahier des charges le taux maximal de grains punaisés (0,1 %). FranceAgriMer ne le voit pas intervenir avant la campagne prochaine, d'autant que « la concurrence russe, qui a déjà écoulé 13,5 Mt de blé sur le marché mondial en trois mois, devrait s'essouffler ».

R. F.

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