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La France en mal de poulets

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Pour la première fois, la France a importé plus de viandes et de préparation de poulets qu'elle n'en a exportées en 2016. C'est l'un des constats amers de l'AG des interprofessions volaille qui se tenait à Angers (Maine-et-Loire), le 27 avril dernier. La position française de leader de l'Europe avicole pourrait bientôt n'être plus qu'un souvenir car, même si la diversité des productions nationales permet à l'Hexagone de rester dans le trio de tête, il n'arrive plus qu'en quatrième position en poulet derrière la Pologne (qui gagne encore 13 % cette année, dans une croissance continue), le Royaume-Uni et l'Espagne. De plus, les Pays-Bas et l'Italie nous talonnent, comme le montrait Vincent Chatellier, économiste à l'Inra.

Si l'épidémie d'influenza aviaire qui a durement touché toute la filière canard explique une part du solde négatif du commerce extérieur, ce sont bien le manque de compétitivité et la difficulté à trouver de nouveaux marchés porteurs et rémunérateurs qui accentuent d'une part les importations et d'autre part la faiblesse des exportations. La dinde souffre toujours et la France devient même importatrice de préparation de dindes. Quant aux canards, le Sud-Ouest est à l'arrêt.

Pourtant, des signes d'espoir sont relevés, tant par le chercheur que par les présidents des différentes interprofessions volailles. Les industriels se sont réellement réorganisés et travaillent à la reconquête du marché intérieur notamment vers la restauration et l'industrie (secteurs les plus importateurs) et soutiennent la construction de bâtiments d'élevage. Par ailleurs, certains segments comme les produits sous signes de qualité (entre 25 et 35 % du marché) restent très dynamiques, l'exportation de poulets bio ayant augmenté de 13 % en 2016. Pour Vincent Chatellier, la filière française a d'autres défis à relever tant pour vendre davantage des produits issus des filières de qualité en RHD et à l'export (le Label Rouge peine encore à sortir des frontières), que pour conserver ses marchés au Moyen-Orient. Elle devra poursuivre les efforts engagés en matière de conduite technique (génétique, alimentation...) et de maîtrise des coûts de production et d'investissements, tant à l'amont qu'à l'aval.

Yanne Boloh

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