Sénalia en mal de rotations

Lors de la campagne 2013-2014, Sénalia a manutentionné près de 7 Mt de marchandises (+ 7 %) dont la moitié sont des céréales (+ 6 %) et l'autre des produits de diversification (+ 8 %) comme la trituration, le bioéthanol ou les engrais. « On est un peu déçu, car on pensait faire 4 Mt de céréales », regrette Gilles Kindelberger, DG de Sénalia depuis novembre 2014.

Et les affaires ne semblent pas s'arranger pour 2014-2015. « On a beaucoup de retard d'exécution en blé, avec 934 000 t chargées entre juillet et décembre, soit - 26 % », indique-t-il, d'autant que la part de fourrager, environ 600 000 t, est élevée. « Il faut éviter au maximum de reporter des volumes sur 2015-2016. Moins on aura de stock de report au 30 juin, mieux se portera le marché la campagne prochaine. » Tout en sachant qu'il doit être entrepris dans les silos de Sénalia de « ne stocker que les marchandises qui doivent être chargées dans les jours qui suivent », sous-entendant que le logisticien n'a pas vocation à être un silo de stockage ou de report, mais un silo de transit avec un taux de rotation élevé.

« La récolte 2014 doit nous inciter à modifier nos habitudes et passer d'un flux poussé à un flux tiré », confirme le président, Thierry Dupont. Il appelle les acteurs de l'hinterland de Rouen à voir plus loin : « Permettez-moi de croire à la possibilité de créer à Rouen une dynamique qui rassemble les outils coopératifs. J'ai la conviction que nous devons continuer à faire de Rouen un port moderne, au-delà de nos structures de bases, apporteur de solutions pour nos organismes stockeurs et donc nos agriculteurs, mais aussi pour nos clients. Pour pérenniser nos débouchés, il nous faudra être innovants, audacieux, mais surtout pragmatiques. »

Renaud Fourreaux