Croissance relative de l'industrie bio

Avec un chiffre d'affaires des entreprises de transformation bio en croissance de 14 % en 2013, à 2,86 Mds€, Natexbio, la fédération des professionnels des produits biologiques et écologiques, se félicite d'une telle performance dans un contexte de PIB quasiment stagnant. Dans le même intervalle, la consommation bio affiche une hausse de 9 % selon l'Agence Bio pour un marché global du bio en France qui s'élève à 4,56 Mds€ en 2013 (5 Mds€ en 2014).

A noter, toutefois, une érosion de la marge nette des entreprises depuis 2009 dans la dernière étude d'Asterès, mandatée par Natexbio, en raison d'une concurrence et d'un poids des négociations commerciales accrus. Ce qui les ramène au niveau de la marge nette de l'industrie alimentaire, soit 2,8 %, selon l'Insee. Mais, cette marge reste supérieure à celle du conventionnel en lait, viande et fruits et légumes. D'ailleurs, un sondage Ifop, réalisé pour Interbev, souligne que la consommation de viande bio pourrait augmenter, avec 22 % des consommateurs annonçant en manger plus, et 73 % restant stables.

Cette étude s'est penchée sur les comptes de 1 300 entreprises du bio et a réalisé une analyse qualitative auprès de 110 transformateurs. Elle fait ressortir aussi une croissance des emplois de 3 % et une hausse des capitaux propres dans les secteurs des viandes et des produits laitiers. Tandis que ceux des céréales et de la boulangerie, et des boissons, restent sous-capitalisés. Dans ce secteur en développement, l'innovation est de mise avec des nouveautés lancées par quatre entreprises sur dix en 2013. Va-t-elle permettre de développer un courant d'export à ce jour en arrière-plan par rapport au conventionnel ? En 2013, les transformateurs ont exporté 7 % d'une production surtout absorbée par la demande nationale. Le déficit commercial de l'industrie agroalimentaire bio se monte à 31 % du chiffre d'affaires, alors que l'industrie classique est en excédent de 6 %.

Hélène Laurandel