Le sorgho grain entre morosité et espoir

Depuis 2009, les surfaces emblavées en sorgho grain ont tendance à s'éroder pour atteindre 42 000 ha en 2012. Considérant un rendement de 59 q/ha, parmi les trois meilleurs de la décennie, FranceAgriMer table sur une collecte 2012-2013 de 139 000 t et un stock de fin de campagne autour de 20 000 t, chiffres similaires à ceux de 2011-2012. Si l'export vers la Communauté européenne, en particulier l'Espagne, les Pays-Bas et la Belgique, arrive à se maintenir autour de 80 000 t, le sorgho semble moins attrayant en alimentation animale. Il est vrai que les prix du sorgho connaissent une tension, dans le sillage des autres matières premières. « Ce qui pénalise vraiment le sorgho pour que les fabs l'intègrent durablement dans leurs formules, c'est le manque récurrent de disponibilités », explique Patrice Jeanson, président de l'association des semenciers Pro-Sorgho, et responsable des programmes sorgho et soja chez Euralis semences.

Jusqu'à présent, la France et l'Italie se répartissaient majoritairement le marché européen. Mais le troisième intervenant, la Roumanie, qui destine principalement son sorgho à l'alimentation animale, et dans une moindre mesure à l'export, vient les bousculer. Créditées de même pas 20 000 ha en 2012 par Eurostat, les surfaces roumaines auraient plutôt représenté 42 000 ha, selon Patrice Jeanson. « Et en 2013, on va logiquement atteindre 60 000 ha », les semenciers français étant particulièrement actifs sur ce pays. De quoi devenir le premier pays européen en terme de surfaces en 2013. « Je pense néanmoins que les surfaces françaises de sorgho grain vont remonter », ajoute-t-il assez sûrement.

Les semenciers, adhérents à Pro-Sorgho, semblent enregistrer pour cette campagne des commandes de la part d'OS importants. Ces derniers commençant, selon l'association, à entendre les atouts de la culture du sorgho grain, notamment sa faible consommation en fongicides et insecticides. Le sorgho fourrager devrait aussi poursuivre sa progression, au-delà des 45 000 ha connus en 2012.

Renaud Fourreaux