Tourteaux locaux de tournesol High Pro

Avec son unité de décorticage de graines de tournesol, à Bassens (Gironde), de 32 M€ (dont 12 M€ pour la chaudière à biomasse), Saipol se dote d'un outil complétant en amont l'usine de trituration qui produit 350 000 t de soja et de tourteaux de tournesol Low Pro. L'unité de décorticage, la plus grosse au monde, a une capacité de traitement de 3 000 t de graines par jour, soit à terme, une production annuelle de 500 000 t de tourteaux de tournesol High Pro. Les coques alimenteront la chaudière biomasse.

Le tournesol est riche en protéines, mais très fibreux, problème qui disparaît avec un décorticage poussé. Les tourteaux High Pro ne contiennent plus que 16 % de cellulose (contre 29 % pour un Low Pro) et 36 % de protéines (contre 28 % pour le Low Pro et 31 % pour le Mid Pro). « Jusqu'à présent, la France, dont la consommation se monte à 630 000 t, se fournissait en tourteaux High Pro auprès de la Russie et de l'Ukraine », explique Benjamin Jasserand, trader tourteaux, chez Saipol.

L'usine de Bassens sera approvisionnée en graines de tournesol françaises (à 90 % du quart sud-ouest) et ses débouchés se situeront dans la même zone. 10 % seront dédiés à l'export : Espagne, Grande-Bretagne, Irlande. En matière de débouchés, ces tourteaux High Pro sont faciles à valoriser, car bien adaptés à la nourriture des volailles, alors que les tourteaux pailleux sont à 70 % destinés aux bovins. Autre point : les tourteaux de soja qui ont des qualités comparables sont de plus en plus difficiles à être garantis non OGM, alors que les tourteaux de tournesol High Pro sortant de Bassens, pourront s'il y a une demande, être tracés, à raison d'un léger surcoût. Enfin, ils seront produits toute l'année, sans risque de rupture pour leurs clients.

Claude Mandraut