IAA : un solde négatif sans les boissons

Au cours des douze derniers mois, à fin février, les industries agroalimentaires affichent un solde commercial déficitaire de 1,3 milliard d'euros hors boisson et tabac, selon l'Ania. A elles seules, les boissons ont dégagé un excédent de 9,655 milliards d'euros, suivies des produits laitiers et glaces avec un solde positif de 3,2 milliards d'euros et des produits du travail des grains, à 1,285 milliard d'euros. Parmi les secteurs déficitaires, les préparations et conserves de poissons et produits à base de fruits et légumes sont au plus bas. La tendance se confirme sur les trois derniers mois de décembre à février 2012.

Quant à la production alimentaire française, la tendance est à la baisse pour la quasi-totalité des productions entre décembre 2011 et février 2012, comparativement aux trois mois précédents. Seuls deux secteurs ont progressé sur cette période : les huiles et graisses végétales et animales (+ 21,3 %), ainsi que le travail des grains et la fabrication de produits amylacés (+ 1,4 %). De toutes les enquêtes, il ressort un sentiment généralisé d'incertitude. Interrogés par l'Insee, les chefs d'entreprise déclarent que leurs carnets de commandes se dégarnissent. Une nouvelle détérioration de l'activité est prévue au cours des prochaines semaines. Certes, le climat est particulièrement anxiogène entre les menaces macroéconomiques autour de la dette, la volatilité des cours des matières premières, ou encore la faiblesse lancinante du pouvoir d'achat. La préservation de la trésorerie est au coeur des préoccupations. L'Ania estime que 2012 sera au mieux une année en dents de scie. Les voyants restent au rouge. Ainsi, le déficit du commerce extérieur dans sa globalité a encore augmenté. Le mois de février a enregistré la pire des performances depuis mai 2011 avec un solde négatif de 6,4 milliards d'euros.

Hélène Laurandel