L'Ukraine, la ruée vers l'Ouest
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Kiev cherche à nouveau à exporter en masse. « On voit bien que l'Ukraine se diversifie en direction du maïs et des oléagineux pour l'export », commente Michel Ferret, chef du service Marchés et études de filière à FranceAgriMer. Justement, le 7 octobre dernier, le parlement ukrainien a adopté à la surprise générale un projet de suppression des taxes à l'exportation pour le blé et le maïs appliquées depuis juillet dernier. « Ces dernières s'élevaient à 12 % (et un minimum de 20 €/t) pour le maïs », précise l'AGPM. La taxe de 14 % sur les exportations d'orge est en revanche maintenue tandis qu'est évoquée une taxe pour les oléagineux à hauteur de 3 %.
Même si cette réforme n'était toujours pas signée mi-octobre, « ce revirement va sans aucun doute changer la donne pour l'Ukraine, qui devrait de nouveau jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale », promet FranceAgriMer. Et pour cause, l'Ukraine a produit en 2011, 21,5 Mt de blé (dont 40 à 45 % panifiables, contre 60 % habituel le ment) et au moins 18 Mt de maïs. Elle devrait, selon le CIC, exporter 8,6 Mt de maïs et autant de blé cette campagne (contre 5,1 et 4,3 Mt l'an passé) et conforter sa place de quatrième exportateur mondial. Cette offre devrait permettre de compenser une partie du retrait des exportations américaines (42,4 Mt prévues) sur le marché mondial, et en particulier sur le bassin méditerranéen.
Par ailleurs, la Commission européenne est en train de finaliser un projet d'accord multisectoriel entre l'Union européenne et Kiev. « Le fait que la Pologne préside l'Union européenne n'y est pas étranger. Il est clair que la Pologne considère que les pays à l'est sont un peu son arrière-cour », souligne Michel Ferret, chef du service Marchés et études de filière à FranceAgriMer. L'Union européenne, qui a les yeux de Chimène pour l'ex-Premier ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko, pourrait demander sa libération en échange de la conclusion du deal. Cet accord bilatéral, qui prendrait effet en 2013, permettrait l'ouverture de contingents d'importation à droit zéro, à hauteur de 1,6 Mt pour les céréales en provenance d'Ukraine. L'accord concernerait notamment 900 000 t de blé (1 Mt en 2018), 400 000 t de maïs (650 000 t en 2018).
Renaud Fourreaux
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