Fin de l'euphorie commerciale pour le blé français

Après une campagne 20102011 marquée par de fortes exportations de blé tendre vers les pays tiers (13,2 Mt, soit 35 % de plus que l'ancien record datant de 2009-2008), 2011-2012 devrait porter le sceau de la morosité. La " très petite récolte " annoncée (31 Mt à 61,5 q/ha) n'y est pas étrangère. Par ailleurs, davantage de blé sera utilisé cette campagne par les fabricants d'aliments, car moins d'orge sera disponible pour ce marché, les stocks de report, comme la nouvelle récolte, étant plus faibles et les stocks d'intervention inexistants. Enfin, les exportateurs de la mer Noire feront leur grand retour sur le marché. Sur les 6 Mt annoncées à l'export, la part de l'Egypte devrait donc être largement réduite. FranceAgriMer table sur des livraisons vers l'Union européenne à un niveau proche de l'an dernier. Selon Xavier Rousselin, chef des marchés des grandes cultures à FranceAgriMer, " la France exportera beaucoup moins vers les pays de la Méditerranée, car ces destinations sont davantage approvisionnées par la Bulgarie, la Roumanie, l'Ukraine et la Russie. "

En revanche, le blé français, moins cher que l'allemand, devrait retrouver le chemin du Benelux. " Il y aura moins d'expédition de blé fourrager allemand ou polonais vers le Benelux car les récoltes de ces deux pays devraient retrouver une qualité normale ", assure Xavier Rousselin. Enfin, les importations françaises de blé tendre devraient être moins élevées cette campagne (500 000 t contre 850 000 t).

Renaud Fourreaux